Un piano à cœur ouvert
Claudine S ©sebastien jourdan
Mais dans quel travers musical veut nous amener Claudine Simon dans une mise en scène mettant en valeur un piano littéralement à cœur ouvert, cette jeune femme évolue dans plusieurs états d’âme avec, comme accompagnement, un fond sonore toujours changeant mais toujours en provenance de l’instrument étalé là devant nous prêt à être opéré, scruté, frotté, effleuré, contourné, regardé, aimé et détesté.
Ce piano va nous en dire beaucoup sur elle, c’est l’intérêt de cette performance où il est souligné que l’interprète a une longue relation qui la lie à son instrument.
La musique est relaxante, quand les cordes du piano vibrent au tout début du spectacle, effrayante lorsqu’intervient la fameuse partie “machine”, laissant place à des sons électroniques sans aucuns liens, des sons de marteau à répétition…
Ses sons cognent dans la tête de la performeuse qui ne cesse d’essayer de trouver une solution pour trouver un calme intérieur ? Déplaisants, angoissants, ils nous emportent parfois à la limite de la science-fiction. Sur ce point, un travail des lumières excellent est à souligner.
“Pianomachine” est une bataille entre une femme et un piano, l’une et l’autre ouverts et réunis pour “Une autopsie sonore”. Par ailleurs sommes-nous bien conscients de comment fonctionne un piano ? Tout le long, nous allons également chercher à comprendre comment fonctionne le cœur ouvert de l’artiste.
Il y a beaucoup d’émotions dans cette performance où chacun se livre. Alors, Pianomachine? Machination ? Non, non, non… Plutôt une belle représentation à voir avec émotions.
Julia Botti.
“Pianomachine”
Conception, pianiste, performeuse : Claudine Simon.
Lutherie informatique, performeur
Machines : Vivien Trelcat.
Développement, design machine : Vivien Trelcat, Maxime Lance,
Nicolas Canot (collectif Sonopopée).
Regard chorégraphique : Pauline Simon
Dramaturge : Franck Lemonde .
Lumières, scénographie, régie générale : Jacques-Benoît
Dardant.
Costumes Céline Pigeot.