En mars 2020, notre billet sur la musique d’ensemble « Quand la pause s’impose » se terminait par ces mots : « N’oublions pas que les silences, pauses, césures, respirations font partie intégrante de la musique ».
Musique d’ensemble : quand la pause s’impose
Nous ne pensions pas alors qu’un an plus tard, la situation serait identique, avec une pause qui perdure, des ouvertures qui se heurtent aux gestes barrières, des attentes qui manquent de visibilité, un statu quo qui pèse sur les dynamiques musicales.
Septembre et Octobre ont ouvert une lueur d’espoir, dans laquelle nombre de formations se sont engouffrées. On a pu assister à quelques concerts en distanciation, les répétitions ont repris avec prudence, des projets ont été affichés… Même si les masques donnaient un air incongru aux musiciens et un aspect de zombi au spectateur, l’on n’en savourait pas moins le retour d’une musique vivante et partagée.
Musique d’ensemble à l’heure du coronavirus : un double défi pour les ensembles amateurs
Las, Novembre a refermé les portes des salles et renvoyé chacun chez soi, avec les seuls écrans pour partage.
Une position d’attente s’est installée. Les prestations en ligne qui avaient donné lieu à quelques prouesses musicales et techniques se sont raréfiées, les rendez-vous WhatsApp se sont essoufflés, même les blagues qui inondaient nos boîtes mails se sont effacées…
Et pourtant, de belles diffusions ont lieu, des concerts en ligne sont régulièrement proposés sur le net et des prestations jouées à huis clos montrent la résistance des musiciens à faire vivre la musique contre vents et marées, contre virus et confinement, avec la passion pour seule raison d’être des artistes.
Pour avoir rencontré neuf orchestres orléanais dans la cadre d’une série Magcentre, nous pouvons affirmer que la motivation reste intacte. Les musiciens ne demandent qu’à faire entendre leur voix, partager leur musique. Et les manifestations dans les rues de la cité auxquelles ils s’associent très souvent alertent sur les conséquences de ce silence obligé.
La pause est longue, certes, mais le point d’orgue qui, en musique, représente cette suspension du temps au gré du chef et du moment, est un appel à la poursuite. Il rappelle que la musique reprendra, elle se fait juste tirer l’oreille, désirer, courtiser, montrant par là à quel point elle est essentielle, en attendant, plus que jamais, les lendemains qui chantent !
Anne-Cécile Chapuis
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