Pour la série dédiée aux collectifs citoyens, nous avons discuté avec François Lafourcade, co-président du collectif cycliste 37 et acteur de la promotion du vélo en Indre-et-Loire.
François Fourcade, co-fondateur du collectif cycliste 37. Photo Ana Rougier
Est-ce que vous pouvez nous présenter le collectif cycliste 37 ?
François Lafourcade : Le collectif est né d’un constat : il n’y avait pas suffisamment d’aménagements cyclables. Il y a eu une première manifestation avec des cyclistes en colère et ça a été le point de départ de notre engagement. Notre cœur de travail est la création d’aménagements, la vigilance autour des trajets des cyclistes locaux et des touristes l’été. On demande des aménagements pour tous les usagers dans un maximum de sécurité, de facilité et de rapidité. On souhaite un report modal, c’est-à-dire que les gens passent progressivement de l’automobile au vélo.
Le nombre de cyclistes augmente en Touraine ?
F.L. : Ce que l’on peut dire c’est que le nombre de cyclistes augmente en centre-ville. En périphérie, ils sont moins nombreux. La cause de cette moindre présence est liée aux places de stationnements mais aussi, encore une fois, aux aménagements. Et puis, en Indre-et-Loire, il y a une partie de la population qui possède des vélos sans les utiliser.
Que deviennent ces vélos non-utilisés ?
F.L. : Les vélos dont les propriétaires sont partis s’entassent dans les garages. Dans ce cas, les bailleurs sociaux nous contactent et l’association vient les récupérer. Ensuite, on les répare et on les met en vente, à petit prix. C’est une forme d’économie circulaire.
Formation du Collectif Cycliste 37 « Se déplacer en sécurité à vélo en ville » pour les salariés du groupe La Poste, à Joué-lès-Tours en septembre 2017. @CC37 – photo Marie Patois
Tours, comme beaucoup d’autres villes, est familière du vol de vélo…
F.L. : Depuis le 1er janvier, il y a l’obligation lors de l’achat d’un vélo neuf, d’avoir un marquage avec un numéro national. Un passeport est notamment remis à l’usager. Notre association fait beaucoup de prévention à ce sujet, notamment en ce qui concerne les antivols utilisés par les usagers. Ce sont trop souvent des antivols factices type scoubidou qui attirent les voleurs. Nous recommandons les antivols en forme de U.
Depuis le changement de mairie, êtes-vous régulièrement consultés pour les nouveaux aménagements (pistes et voies cyclables) ?
F.L. : Nous sommes effectivement consultés, on travaille avec la ville pour exposer les points noirs liés à la pratique du vélo. Il y a eu un moment fort au mois d’août, c’est lorsque le Pont Wilson a été fermé aux voitures. On a applaudi les cyclistes et c’était un réel aboutissement d’avoir un endroit en centre-ville réservé aux vélos.
Quels sont les objectifs de l’association sur le long terme ?
F.L. : Nous souhaitons accentuer la dimension départementale du collectif. Récemment, une antenne s’est ouverte à Loches. Ici, on veut accompagner les actions des adhérents, promouvoir les double-sens cyclistes pour l’instant refusés par la municipalité de Loches. Ensuite, on aimerait développer des antennes à Amboise, Chinon, Chateau-Renault. Car le vélo c’est aussi la ruralité, il doit trouver sa place partout.
Un exemple d’action qui fonctionne ?
F.L. : Les vélos écoles sont une réussite pour les adultes : c’est une conquête de l’autonomie. Il y a beaucoup de femmes – 80 % du public des vélos écoles – qui n’ont pas eu l’occasion d’apprendre le vélo jusqu’alors. Désormais, elles veulent montrer à leurs enfants ce qu’elles sont capables de faire. De la même façon que quelqu’un qui ne sait pas nager ou lire, on peut voir la fierté dans le regard des gens lorsqu’ils arrivent à conduire un vélo.
Propos recueillis par Ana Rougier
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