La municipalité de Fleury-les-Aubrais, dans le Loiret, vient de doter ses policiers municipaux de vélos électriques hauts de gamme. Le but : rapprocher les policiers de la population grâce à des contacts plus directs.
La police municipale de Fleury les Aubrais vient de s’équiper de vélos électriques. Photo Mourad Guichard
Cédric Landreau, directeur de la police municipale de Fleury-les-Aubrais (Loiret), n’est pas peu fier de présenter, ce jeudi à la presse, deux de ses vélos électriques flambant neufs que la municipalité vient de lui octroyer. Grâce à ces bicyclettes de fabrication française (quatre au total pour un budget de 10 000 euros), les policiers pourront aller plus facilement au contact de la population en gommant les claquements de portières et le vrombissement des moteurs.
C’est le credo défendu par les élus. « C’était un engagement de notre liste sur ces questions de proximité », explique Grégoire Chapuis, adjoint en charge de la sécurité. L’élu y voit également un atout écologique, ainsi qu’une incitation à la pratique sportive. Les policiers, répartis en trois brigades, seront tous amenés à utiliser les petites reines, y compris celles de nuit qui couvrent la tranche horaire 15h30/1h15. « Du fait du couvre-feu à 18 heures, la question se pose moins », pense l’élu. « Les Fleuryssois sont plutôt respectueux des règles sanitaires », renchérit Cédric Landreau.
La police municipale de Fleury les Aubrais vient de s’équiper de vélos électriques. Photo Mourad Guichard
Assis sur leurs vélos, les policiers arborent un impressionnant équipement. On y voit des menottes, un lanceur de balles de défense (LBD), un pistolet Parabellum 9 mm, une matraque télescopique, une caméra-piéton… Au total, pas moins de 20 kilos de matériel embarqués. « La question n’est pas d’aller vite mais au contact », insiste le directeur. « En étant à vélo, on peut emprunter des parcs, des venelles, des endroits que l’on ne voit pas en voiture ». Donc, nul besoin de débrider les moteurs électriques pour augmenter les performances de ces bicyclettes de luxe. « Pour rouler vite, je compte sur leurs mollets ! », lance le directeur, ponctuant d’un rire aimable.
Hôtel de ville de Fleury les Aubrais. Photo Mourad Guichard
Cette expérience des policiers à vélo, la commune voisine de Saint-Jean-de-Braye la connait bien. Depuis plusieurs années, ses 14 policiers municipaux en sont équipés. « Le fait que cela favorise la proximité est pour nous une évidence », confirme Nicolas Viard, directeur général des services. « On l’a notamment vu pendant le confinement. Les gens n’avaient pas l’impression de subir un contrôle, mais d’entrer en contact avec les policiers. » Dans cette commune de bords de Loire, la municipalité a fait le choix de supprimer le parc motos. Le passage du permis posait problème. « Le vélo est de toute façon plus adapté aux patrouilles dans les espaces de jeux ou sur les bords de Loire », tranche le cadre territorial.
Si la ville de Fleury-les-Aubrais mise donc sur ses vélos électriques pour renforcer la proximité police-habitants, pas question, pour l’heure, d’en venir à l’îlotage. « Nous n’avons pas les moyens d’avoir des policiers spécifiquement affectés à un quartier », explique Grégoire Chapuis. « Et puis, la ville n’est pas si grande que ça. Les 21 policiers pour 21 000 habitants connaissent bien la ville », rassure Cédric Landreau.
Le top départ de ce premier « criterium proximité et sécurité » devait être donné officiellement ce jeudi après-midi.
Mourad Guichard