Le parcours cyclo de 330 kilomètres, qui longe le canal de Berry et qui doit rejoindre au final La Loire à vélo, nécessite de nouvelles infrastructures pour accueillir les touristes et amateurs. La Région Centre-Val de Loire vient de lancer un appel à projets pour soutenir l’installation de structures légères d’hébergements
La péniche Le Cher est ancrée, à Vierzon, près du parcours vélo. Photo Fabrice Simoes
Au cœur d’un projet d’aménagement d’envergure, le canal de Berry est la propriété de 37 communes dans le Cher regroupées depuis le 1er janvier 2015 en un syndicat unique. Il portent actuellement un regard particulier sur le développement de ses possibles activités touristiques, les hébergements et les services. Plus qu’une vélo-route, le projet du canal de Berry s’avère « conséquent, étendard de la qualité de la vie et des paysages du Cher » selon le syndicat berrichon. C’est une partie de cet itinéraire nommé « Cœur de France à vélo » qui longe désormais le Cher et le canal de Berry. Une fois achevé, il permettra, sur 330 kilomètres, de relier La Loire à Vélo, en traversant l’Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher et le Cher. Actuellement, la portion Sud, celle de Saint-Amand-Montrond, rejoint déjà Montluçon (Allier) alors que la connexion avec le Loir-et-Cher, à partir de Thénioux et Méry-sur-Cher, est déjà bien avancée.
A ce jour, plus de 140 kilomètres, dont 80 dans le Cher, sont déjà aménagés et ouverts au public. Les secteurs berrichons de Vierzon viennent tout juste d’être mis à disposition.
Sur certains secteurs, les deux rives peuvent être utilisée à vélo. Une seule cependant est bitumée. Photo Fabrice Simoes
Sur les secteurs de Bourges et Saint-Amand-Montrond, deux postes de comptage ont été installés en septembre 2019 et les premiers résultats sont encourageants. Pour 2020, ces bornes ont enregistré près de 86 000 passages. La première tranche de travaux, qui s’est achevée en décembre dernier, a bénéficié d’un financement d‘un peu plus de dix millions d’euros. Une somme identique sera investie d’ici 2027 pour aménager une piste sur les 120 km restants entre Plaimpied-Givaudins et Dun-sur-Auron.
Restauration des maisons éclusières
Outre les travaux de terrassements, de routage de la piste proprement dite, des restaurations d’écluses, des plantations de vivaces et de pelouses faisaient partie des ces aménagements. Sur Mehun-sur-Yèvre, la cité de Charles VII, l’entrée du Parc du château a été réorganisée et la fabrication d’un escalier permettra de la relier à l’espace partagé de la piste et des promeneurs. ” Peu à peu, on voit s’ouvrir des choses : soit un gîte, soit un arrêt vélo pour des réparations. On a un projet sur Mehun sur Yèvre. On a un gîte qui vient d’ouvrir près de Foëcy… », expliquait voilà peu Véronique Fenoll, présidente du syndicat du canal de Berry à Michel Benoît de France Bleue. Des travaux de réhabilitation de la maison éclusière de la cité des Dormeux, doivent ainsi lui donner une nouvelle fonction de halte. Là serait proposés produits locaux, location de vélos et informations touristiques.
La bande de roulage, apposé sur l’ancien chemin de halage, n’a aucune raison d’être rectiligne. C’est ce qui fait son charme. Photo Fabrice Simoes
C’est ce type de structures qui manquent actuellement sur le parcours en Berry. Dans l’optique d’un possible retour à la normale, qui doit bien arriver un jour, et dans la mesure où la fréquentation a déjà été au-delà des espérances en 2020, des points de rendez-vous, une plus grande densité de lieux de convivialité et d’hébergement est nécessaire. « Pour que cet itinéraire se traduise pour les touristes par une expérience inédite » la Région Centre-Val de Loire vient de lancer un appel à projets pour que des sites pouvant accueillir du public viennent jalonner le parcours de “Cœur de France à vélo”. Cet appel à projets est destiné à appuyer la création de deux formes d’hébergements adaptées aux randonneurs : les Abricyclo et les Bivouacs de campagne. Pour les premières, il s’agit de structures légères installées dans des établissements classés et labellisés Accueil vélo. Elle sont conçues pour accueillir des randonneurs avec leur équipement tout en minimisant l’impact environnemental. Quant aux secondes, elles seront destinés à passer une nuit sous la tente ou à la belle étoile, dans un cadre sonore et paysager agréable.
Les communes ou les exploitants agricoles qui proposent également une activité d’accueil du public comme les auberges à la ferme ou la vente de produits locaux tant au sein d’un réseau d’agritourisme à l’image de Bienvenue à la ferme, Accueil Paysan, Vignobles et découvertes, sont évidemment les cibles de ces aides. Les propriétaires de camping entrent aussi dans le champ d’application des subventions. Le dépôt des dossiers est possible à partir du 29 janvier 2021 et jusqu’au 1er décembre 2022.
Fabrice Simoes
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Escapades en Berry #1 : Les merveilles du Cher
Escapades en Berry #2 : Bourges, l’incontournable
Financement Des travaux
Coût total des deux phases: 21 millions€ (10,5 millions€ par phase)
Financement:
Europe:9,5 % FeDer 27,3 % FeaDer
Région: 43,2 %
Département: 10%
Communes: 10%
Le Canal de Berry en quelques dates
1780: Le duc de Béthune-Charost présente devant l’assemblée provinciale du Berry un projet de création d’un réseau de canaux. Par la suite d’autres projets s’inscrivent dans son sillage.
1809: Le directeur général des Ponts-et-Chaussées décide qu’un canal serait créé latéralement au Cher depuis Montluçon jusqu’à Vierzon. Cette année-là, on procède à des travaux d’essais.
1811: C’est grosso modo l’année de la naissance du canal de Berry. La gestation a été un peu longue.
1841: Le canal de Berry atteint enfin sa taille adulte avec la partie Vierzon/Noyers-sur-Cher.
1955: La vie du canal de Berry n’a pas toujours été celle d’un long fleuve tranquille. Le 3 janvier, par décret, il est déclassé. Son activité économique est fermée. Les pécheurs et les promeneurs sont désormais maîtres des lieux.