[Info Magcentre] Une enquête diligentée par l’association O’Campus d’Orléans et qui a couru du 18 décembre 2020 au 16 janvier 2021, vient d’aboutir à des conclusions sans appel : les étudiants souffrent, dans leur immense majorité, d’un mal-être composé de différentes facettes.
Sur le millier d’étudiants ayant répondu au questionnaire de l’association O’Campus, mis à leur disposition entre décembre et janvier, une majorité exprime un mal-être parfois profond. Ils s’y plaignent de problèmes psychologiques, de précarité alimentaire perdurante, de manque, voire d’absence d’écoute, de problèmes de connexion Wifi, de manque de matériel informatique performant… Le tout étant naturellement lié à la crise sanitaire et aux cours majoritairement en distanciel.
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Ainsi 83,5 % des étudiants interrogés affirment-ils « s’être sentis mal ou très mal durant le premier semestre de l’année universitaire 2020-2021 ». 65,4 % d’entre eux ont « rencontré des difficultés liées à leur connexion internet », tandis qu’un sur deux a eu des problèmes avec son matériel informatique. Les cours à distance ont affecté 71,2 % des étudiants interrogés. « Les cours à distance et tout le mal-être que cela engendre par l’isolement, la difficulté de rester attentif aux cours quand on est derrière un ordinateur (…) entraîne pour de nombreux étudiants un décrochage scolaire », souligne le compte-rendu d’enquête. Les examens passés majoritairement en distanciel (63,9 % des cas) ont été ressentis comme « très injustes » du fait du manque d’uniformisation.
Des bénévoles distribuent des biens de première nécessité et de la nourriture aux étudiants restés confinés en mars 2020, dans les résidences universitaires orléanaises. Photo Mourad Guichard,
Sur le plan alimentaire, ils sont plus d’un quart (27,3 %) à assurer n’avoir pu se nourrir à leur faim durant cette période, même si, rapidement les associations se sont mobilisées pour organiser des distributions régulières. Ces dernières, selon l’enquête, « ne contribuent que temporairement à répondre aux besoins des étudiants ». On y apprend également que « près d’un étudiant sur dix qui a demandé de l’aide à l’université (…) n’a pas eu de réponse ». Même cas de figure lorsqu’il s’est agi de se tourner vers le CROUS, l’université ou les professeurs : de trop nombreux étudiants se sont plaints de ne pas avoir de réponses à leurs demandes d’assistance, pas même négatives.
Le volet mental n’est pas oublié par l’enquête qui révèle que 18,6 % des étudiants « ont demandé à bénéficier d’un soutien » psychologique. 47 % d’entre eux affirment ne pas avoir bénéficié « d’une aide suffisante ».
Une meilleure communication
Dans leurs conclusions et préconisations, les porteurs de l’enquête souhaitent avant tout une meilleure communication autour des aides existantes, ainsi que des relations plus étroites et simplifiées entre les différents acteurs (délégués, professeurs, université, CROUS, Région…), ceci afin d’éviter la multiplication des interlocuteurs. Ils suggèrent également qu’un recensement soit effectué sur les besoins réels des étudiants, notamment en matière de fracture numérique.
Si l’enquête n’apprend rien que nous ne sachions déjà (Magcentre s’est, à maintes fois, fait l’écho de ces difficultés), elle confirme et précise la nature de ce mal-être bien réel et balaie, au passage, les argumentaires de ceux qui ne voudraient rien voir par goût du confort ou par culpabilité. Au choix.
Mourad Guichard
L’enquête complète de O’Campus sera publiée ici
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Photo de Une : Distribution alimentaire du 30 janvier campus Orléans la Source @Mourad Guichard