Puisque tous les spectacles sont supprimés, les artistes et les organisateurs de spectacles cherchent des moyens de donner des nouvelles de leur travail qu’ils continuent à développer. Le recours à des captations vidéo ensuite mises en ligne est bien sûr une des possibilités offertes par la technologie actuelle. Mais il y a d’autres formes d’interventions proposées. Petit tour des institutions culturelles orléanaises.
Rien ne remplace, bien évidemment, une salle pleine et la relation directe des artistes avec leur public, mais ces vidéos permettent un échange et amènent la satisfaction de présenter un travail achevé, d’une part, de l’apprécier en le partageant via écran d’autre part.
Plusieurs formules sont possibles
Le Centre Dramatique National d’Orléans a proposé plusieurs captations en streaming, notamment Aria da Capo, le spectacle de Séverine Chavrier. Actuellement, l’équipe se focalise plus sur son activité hors les murs, dans le milieu scolaire et chez les partenaires. Mais une foule d’infos sont disponibles sur leur site.
Après un « calendrier de l’après » malicieux et ludique, le Centre Chorégraphique National d’Orléans choisit de diffuser par Zoom, à heure fixe, des spectacles prévus au départ en réel. Deux rendez-vous pour le mois de février :
Solène Wachter, chorégraphe et interprète, propose son solo De Face le samedi 6 février à 11h sur Zoom, avec une réservation obligatoire et une participation de 5 euros.
Anne Collod, chorégraphe de CommUne Utopie, ouvre une conversation avec le public le jeudi 11 février à 18h30, sur Zoom également. Gratuit, mais réservation demandée.
La Scène nationale propose des vidéos sur son site internet (page vidéo + visite virtuelle du lieu), sur sa page Facebook, sur sa page Instagram et surtout sa page YouTube. Des contenus propres y sont publiés ainsi que certains contenus des compagnies, en plus de toutes les playlists sur leur programme et sur les actions artistiques et culturelles, qui permettent de retrouver toutes les vidéos réalisées à l’occasion d’ateliers avec des amateurs, des scolaires, des publics empêchés… Ces ateliers constituent la partie cachée de l’iceberg et sont organisés en lien avec les spectacles programmés. D’autres vidéos seront publiées dès jeudi prochain.
L’Astrolabe ne reste pas muette, elle non plus. Après toute une série de concerts en direct en décembre et janvier, elle propose l’Open Club Day et une création collective samedi 6 février. Avec Angle Mort & Clignotant, le public construit les paroles et la musique d’un grand morceau mémorable !
18h30 – 20h : Brainstorming musical. Sur un thème que vous aurez vous-même choisi à l’avance ! À vous de vous creuser les méninges pour construire le futur tube de votre samedi soir
20h : Le grand morceau mémorable ! Pour clôturer ce brainstorming et fêter ça en beauté, un live de ce travail collectif s’impose !
Le Frac occupe lui aussi l’espace vidéo partagé. Avec l’œuvre du lundi, c’est l’un des fondamentaux de son travail, l’explication des œuvres architecturales au public non architecte. En direct sur Instagram, un lundi sur deux, un·e médiateur·rice présente un projet d’architecture contemporaine japonaise, en direct de l’exposition Quand la forme parle. Nouveaux courants architecturaux au Japon (1995-2020). Les autres lundis, l’équipe propose des focus sur des œuvres de la collection, en direct du Bureau des cadres ou en immersion dans les réserves du Frac Centre-Val de Loire…
Le Frac développe d’autres rendez-vous vidéo : Quand la forme parle, nouveaux plans architecturaux au Japon, et Bureau des cadres, des entretiens avec des artistes et architectes (Daphné Bengoa, Lacaton et Vassal, Laure Tixier) et des dossiers (Architecture et numérique, Architecture sculpture, architecture et nature) en libre accès.
Les médiathèques, bien qu’ouvrant ses portes tous les jours, ne négligent pas ses propositions. Elles réservent à leurs abonnés en libre accès des films sur des peintres et des documentaires. Elles proposent aussi des tutoriaux pour ceux qui veulent apprendre la musique ou les techniques vidéo, plein d’entrées vers la musique, 40 000 documents numérisés en ligne via sa bibliothèque numérique Aurelia.
Toutes ces animations vidéo sont fluctuantes, de nouvelles réalisations venant en remplacer d’autres. Le zapping est de règle, des promenades sans fin sur des écrans différents et souvent renouvelés. Un aperçu du travail des artistes, mais aussi un lien que le milieu culturel cultive comme il peut pour garder le contact. Avec beaucoup de talents !
Bernard Cassat