Le centre-ville de Bourges devrait retrouver une allure plus attrayante dans les mois qui viennent : les échafaudages qui ceinturent, depuis son incendie en avril 2015 l’immeuble des Forestines, devraient d’ici quatre mois, bien avant la fin des travaux prévue en 2024, disparaître du paysage berruyer. C’est ce que vient d’assurer le maire de Bourges Yann Galut, lors d’une récente visite de chantier-conférence de presse-lancement des travaux.
Depuis près de 6 ans, l’immeuble et les échafaudages sont comme une verrue au bas de la rue Moyenne ©Fabrice Simoes
Les cinq étages du bâtiment de la maison de la Forestine, constituaient l’une des maisons parmi les plus emblématiques de Bourges avant d’être dévastée par un incendie au début du printemps 2015. Le sinistre s’était déclaré dans les cuisines du restaurant Les Beaux Arts, au-dessus du Bar Cujas. Le feu avait ravagé ce bâtiment « mal isolé, parcouru de couloirs sinueux, regorgeant de planchers et de boiseries » selon, à l’époque, la description du colonel des sapeurs-pompiers.
Situé place Cujas, à l’angle constitué au bas de la rue Moyenne avec la rue des Beaux Arts, l’endroit était apprécié pour être l’une des terrasses les plus prisées du centre-ville mais aussi par la présence de la Maison de la Forestine, installée à cet endroit depuis décembre 1884. Elle était devenue une institution berruyère. La confiserie berrichonne était née à quelques mètres de là, en 1878, et produisait depuis lors un bonbon en forme de coussin allongé à l’enveloppe croustillante et onctueux à cœur.
Le chantier est prévu sur 14 mois, si tout va bien. @Ville de Bourges
Depuis près de six ans les échafaudages, à 40 000 euros la location mensuelle selon les informations du Berry Républicain, soit autour de 2,5 millions d’euros depuis l’incendie (?), encombrent l’espace mais aussi le paysage de la rue Moyenne, l’artère principale de Bourges. Une situation qui ne devrait plus durer trop longtemps selon Yann Galut, le maire de Bourges, et le promoteur du nouveau projet Eric Portier. Si à l’automne 2019 une promesse de vente avait été confirmée par le propriétaire, le centre hospitalier Jacques-Cœur, avec SMBI, ce n’est que la semaine dernière que l’annonce du changement de propriétaire a été officialisée en faveur du promoteur immobilier.
Le chantier sur cet immeuble haussmanien est ouvert à tous vents. ©Ville de Bourges
Visite guidée et coups de marteau
C’est au cours d’une visite guidée dans les coulisses du bâtiment que l’élu berruyer a expliqué les tenants et aboutissants d’un projet long à se dessiner… et qui peut encore subir les affres d’une procédure en cours auprès du tribunal administratif d’Orléans. Les responsables de la confiserie emblématique contestent en effet le permis de construire…
Sur fond sonore de coups de marteau, l’édile berrichon a exprimé sa satisfaction de voir le chantier démarrer par un « ça fait chaud au cœur d’assister à la renaissance du Bar Q … » – diminutif du Cujas, nom du bar symbolique du centre-ville berruyer qui occupait le rez-de-chaussée du bâtiment – avant de préciser que la vente a été « conclue dans l’intérêt de Bourges, dans l’intérêt de toutes les parties ». Selon SMBI, par la voix de son gérant, Eric Portier, « on est parti pour 14 mois de travaux, on va essayer de raccourcir mais… Le programme représente 21 logements (huit T3, cinq T4, cinq T2, deux T1 et un T5, NDLR) et quatre commerces dont une brasserie avec création de terrasse ». Plusieurs candidats « sérieux » seraient d’ores et déjà sur les rangs pour la brasserie mais le choix sera fait en fonction du « vrai type de brasserie qui pourrait se réimplanter dans la rue Moyenne ». Quant aux Forestines, le promoteur a assuré avoir été en contact « avec eux pour voir s’ils veulent venir se réimplanter sur le site. A ce jour nous n’avons pas de position de leur part… ».
le bar Q pourrait retrouver sa place en bas de la rue Moyenne. ©Ville de Bourges
Les travaux, pour un montant d’environ 5 millions d’euros TTC, seraient réalisés par des entreprises locales, pour la plus grande part.
La renaissance de l’immeuble de la Forestine, sans préjuger des résultats du tribunal administratif le nom du bâtiment ne devrait pas changer, entre dans une logique de réappropriation du centre-ville de la préfecture du Cher. Alors que se profile la fin de cette verrue immobilière, à proximité, la rénovation du parking Cujas est déjà programmée par le truchement du lancement, en mars, d’un concours d’architectes en vue de la réhabilitation de la place.
Dans le même temps, la rue Moyenne est en passe d’être requalifiée (sens de circulation et accessibilité piéton). Enfin, la volonté affichée de maintenir une partie de l’activité de la FNAC (l’enseigne devrait bientôt rejoindre un centre commercial de la périphérie, NDLR), ou une activité similaire, sur le trottoir d’en face entre dans cette même logique de redynamisation du centre-ville. Par les temps qui courent, la tâche n’est pas forcément la plus aisée…
Fabrice Simoes