Mis en espace, l’opéra, sous la baguette de Frédéric Chaslin, devait être donné du 29 janvier au 2 février, avec le baryton Laurent Naouri dans le rôle-titre. Mais la crise sanitaire a contraint la direction à annuler les représentations. Elle a toutefois décidé de maintenir la production et de l’enregistrer dans les conditions du direct, dans l’espoir de trouver un diffuseur qui la fera vivre.
Don Pascale s’est joué en huis clos au théâtre de Tours le 29 janvier 2021. ©MariePétry
Vendredi soir, la salle du grand théâtre de Tours était vide pour la générale de Don Pasquale, l’un des opéras bouffe les plus populaires de Donizetti, créé en 1843. Mais sur la scène il y avait du beau monde pour conter les mésaventures de ce vieux barbon amoureux d’une jeunette qui va lui faire payer cher ce mariage.
Le spectacle ne se donne que sous l’œil des caméras qui l’enregistrent. Mais les artistes n’ont pas boudé leur plaisir. En vedette, Laurent Naouri se réjouit d’incarner pour la première fois le rôle-titre de Don Pasquale. Florian Sempey, dans la peau de Malatesta, se félicite, lui, de pouvoir monter à nouveau sur scène. « La dernière fois, c’était janvier 2020 à Tokyo pour le Barbier de Séville, c’est donc une joie immense », sourit le jeune baryton, qui avait déjà chanté le rôle à l’opéra de Paris en 2018.
Des choeurs masqués pour Don Pascale. ©MariePétry
Ces deux artistes sont accompagnés de Sébastien Droy (Ernesto), Anne-Catherine Gilet (Norina) et François Bazola (le notaire). Tous chantent sans masque, à distance les uns des autres, et parviennent malgré tout à donner une réelle épaisseur à l’œuvre brillante de Donizetti, qui oscille entre comique et tragique. Le chœur, lui, reste masqué et c’est aussi le cas de la plupart des musiciens, qui, du fait des contraintes sanitaires, ont été répartis bien au-delà de la fosse, à la place des premiers rangs d’orchestre.
Un opéra sans public, triste réalité de la crise sanitaire. ©MariePétry
Pour le directeur général du théâtre, Laurent Compellone, le seul fait d’avoir pu maintenir la production est en soi une petite victoire. « On regrette que la salle soit vide, bien sûr, mais il faut montrer que l’art est une force vivante qui ne doit pas s’arrêter », assure-t-il. Une fois enregistré, le spectacle, mis en espace par Nicola Berloffa, fera l’objet d’un montage, qui devrait être achevé d’ici deux mois. Et l’espoir est ensuite de pouvoir le montrer au public avant la fin du premier semestre en le confiant à un diffuseur, si possible une chaîne de télévision*.
Christine Berkovicius
*Voir la nouvelle chaine créée par France Télévision intitulé “Culture Box“
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