Orchestres de l’Orléanais : chacun son style mais la passion pour tous #4 Opus 45

De nombreux orchestres symphoniques émaillent le paysage orléanais et font résonner le département de musiques riches et variées… Sauf en cas de pandémie où ils sont cruellement réduits au silence. Pour autant, ils existent et leur dynamisme perdure malgré ce contretemps majeur qui n’a rien de musical !

Magcentre se propose d’aller à la rencontre de ces formations, des plus prestigieuses jusqu’aux plus modestes, des plus anciennes jusqu’aux plus récentes, et d’explorer, pour vous lecteurs, les abîmes de recherche et d’expression que prend la musique symphonique sous les archets, souffles ou baguettes des musiciens, qu’ils soient amateurs ou professionnels.

Un défi en ces périodes de confinement ? Un pari au contraire et une évidence : pendant la crise, la musique et la vie continuent ! De belles rencontres et surprises nous attendent.

Aujourd’hui, l’orchestre Opus 45

Opus 45

Opus 45 à Chécy. ©Christine Vidal

L’histoire d’Opus 45 démarre en 1994 et est le fruit de rencontres multiples. Philippe Gabez en est le créateur et le chef d’orchestre depuis le début de l’aventure. Violoniste, pianiste, professeur et musicien, il a lancé de nombreux orchestres sur l’Orléanais, comme l’Orchestre Symphonique du Loiret, Aurélia, les Violons d’Ingres. Appelé à la direction de l’école de musique de Chécy, il se consacre à de nouvelles activités dans le droit fil ou en marge de cette fonction : il enseigne le violon, gère l’école, dirige l’harmonie et l’orchestre d’élèves.

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Il se souvient de ses années de lycée à Orléans, et notamment du professeur de musique Albert Tartarin, grand musicien, pédagogue et compositeur, qui organisait des concerts où il réunissait ses élèves, même les plus débutants. Philippe Gabez fait partie de ceux-ci et, alors que Monsieur Tartarin est à la retraite et vieillissant, lui vient l’envie de monter un concert-hommage réunissant les anciens élèves et proches. L’idée fait merveille et donne lieu à un moment inoubliable de musique et de retrouvailles.

Alors, s’en suit un « on ne va pas se quitter comme ça »… Et voilà le creuset d’opus 45 ! Ce noyau dur d’anciens du lycée, avec les élèves de l’école de musique de Chécy, puis le réseau de chacun donnent lieu à Opus 45.

Une grande vitalité musicale

Les 55 musiciens de l’orchestre répètent tous les lundis et de nombreux concerts et activités ont eu lieu depuis plus de 25 ans. Le style impulsé par le chef est celui du mélange des genres, où on peut entendre des musiques de film ou du jazz à côté d’œuvres classiques. Ce mixage, « le véritable ADN de l’orchestre », souligne Philippe Gabez, vise à désacraliser la musique orchestrale afin de l’ouvrir à toutes les oreilles.

Un chef engagé et modeste

Opus 45

Philippe Gabez dans son élément, avec ses instruments et souvenirs. Noter le buste de Beethoven qui appartenait à son grand père et qui, enfant, le terrorisait ! ©Anne-Cécile Chapuis

Philippe Gabez officie bénévolement. Il y tient et préfère dire : « J’assure la direction d’opus 45 » plutôt que « Je suis chef d’orchestre. » Il est très proche des musiciens, sait entretenir les relations conviviales en valoriser la place de chacun et il assure mener sa tâche « sérieusement sans se prendre au sérieux ». Un vrai credo qui emmène l’orchestre dans de nombreux projets divers et variés.

Les temps forts de l’orchestre : concerts, voyages et orchestre d’application

Les moments forts sont souvent synonymes de grandes productions, notamment avec des chœurs, comme les Carmina burana de Carl Orff, l’oratorio Dogora ou le psaume 42 de Félix Mendelssohn.

Des voyages en Bretagne, à l’Île de Ré ou dans les Alpes ont permis de nombreux contacts.

Opuq 45

Dogora, une co-production chœurs et orchestre ©Erwan Citerin

Une expérience singulière est par ailleurs menée au sein d’Opus 45. Dans un partenariat avec Clément Joubert, professeur et animateur de l’atelier direction au conservatoire d’Orléans, Opus 45 est orchestre d’application. Environ deux fois par an, les élèves de l’atelier viennent s’exercer à la direction avec Opus 45. Les musiciens jouent le jeu et sont mêmes appelés à donner leurs observations. Philippe Gabez laisse la baguette, prenant une place de violon du rang. Cette expérience est formatrice pour tous et certains élèves ont même été invités à diriger un morceau en concert, comme Floriane Hanrot, actuelle chef de Philantroppo

Aujourd’hui, les projets sont en suspens… Le concert de mars n’aura probablement pas lieu. Mais les idées continuent de fuser, comme un échange avec un orchestre de Chartres dans un projet alliant musique et théâtre ou encore dans la création d’une œuvre originale écrite par Serge Ceccaldi à l’intention d’Opus 45.

Tout le monde attend ces moments heureux où Opus 45 saura une fois encore, à n’en point douter, nous surprendre et émerveiller le public fidèle à chacun de ses rendez-vous !

Anne-Cécile Chapuis

 

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