Suite à notre article publié le 14 janvier dernier, Le nucléaire, richesse pour l’économie régionale, l’association ACIRAD Centre*, membre de la CLI (Commission locale d’information ) de Dampierre en Burly, a souhaité réagir par cette tribune.
L’ACIRAD Centre est opposée au prolongement des réacteurs français au delà de 40 années de service. Pour quelles raisons ?
Un risque d’accident majeur
La rénovation d’une cuve de réacteur n’étant pas possible, les exigences formulées par l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) sur le contrôle de l’état de l’acier face au bombardement neutronique qu’il subit ne nous semblent pas garantir à 100% la résistance dudit acier après 40 ans de vieillissement.
Une vulnérabilité aux agressions
Le rapport ASN évoque longuement les améliorations exigées de l’exploitant concernant notamment les incendies, explosions accidentelles ou encore les séismes. Par ailleurs, le débit des fleuves, comme la Loire, peut être surévalué (réchauffement climatique), et le risque d’une agression malveillante aérienne ou terrestre nous paraît toujours sous-estimé. Ce qui est pour nous une source d’inquiétude majeure.
La question des déchets
Le site de la Hague est saturé et vulnérable. Par ailleurs l’enfouissement définitif et irréversible des déchets à haute activité sur le site de Bure n’a toujours pas fait la preuve de sa faisabilité. Nous demandons instamment, sur ce plan, que soient aussi étudiées sérieusement des solutions de stockage réversible.
Une dépendance vis à vis des fournisseurs d’uranium
L’extraction de l’uranium implique une dépendance risquée vis à vis des fournisseurs extérieurs lointains et une dépense énergétique nullement décarbonée (transformation et transport).
Un coût exorbitant
Flamanville par exemple, entre 16 et 19 milliards d’euros. La poursuite du nucléaire (un milliard d’euros par réacteur prolongé) sans parler des déchets et des démantèlements, représente un coût pharaonique. Des propositions positives : le recours aux énergies renouvelables, comme présenté dans les scénarios ADEME et NEGAWATT, et VIRAGE ENERGIE, qui ouvrent sur une stratégie énergétique réellement décarbonée. Chaque euro dépensé pour la prolongation de vie des réacteurs est un euro perdu pour la transition énergétique.
* Association LOI 1901 exerce un contrôle citoyen pour que l’information, délivrée par EDF et ASN (Autorité de Sureté Nucléaire), soit décryptée et accessible au plus grand nombre. Dans ce but l’ACIRAD-Centre participe à la Commission locale d’information (CLI) de la Centrale de Dampierre en Burly et se pose des questions quant à l’avenir et la sécurité des installations. L’ACIRAD-Centre participe à des manifestations et salons.