Blois : Le théâtre Monsabré veut continuer à exister

Soumis à une demande de résiliation de bail de la part d’une fondation catholique, le théâtre blésois ne veut pas baisser le rideau. Son directeur se bat de toutes ses forces pour continuer à offrir des spectacles culturels de qualité au cœur du quartier de Vienne.

Monsabré

Le Théâtre Monsabré est le seul théâtre privé de Blois (Loir-et-Cher). ©Jean-Luc Vezon

Jean-Jacques Adam tombe des nues lorsqu’il reçoit, en juillet dernier, une signification d’huissier lui enjoignant de cesser son activité fin 2020. Il a créé le Théâtre Monsabré à Blois en 2014 mais le bail qui lie son association à la fondation Victor Dillard ne sera pas renouvelé ! Pourtant, plébiscitée par le public, sa scène fait le plein grâce à une programmation originale. Pièces de théâtres, one man show et concerts sont proposés deux à trois fois par semaines entre septembre et juin.

De Bernard Mabille à Chantal Goya, de Chantal Ladessous à Artus, en passant par les pièces de boulevard à succès comme Tinder Surprise, les Colocs ou Le Clan des divorcées, ils sont des milliers à fréquenter ce petit théâtre à qui les 240 sièges de velours rouge confèrent un charme désuet. Créé dans les années cinquante, il a accueilli par la suite une école élémentaire privée avant d’être mis en location.

Monsabré

Jean-Jacques Adam, directeur du Théâtre Monsabré, ne comprend pas la décision du diocèse et de la fondation Victor Dillard de ne pas renouveler le bail de location qui induit sa fermeture. ©Jean-Luc Vezon

Propriétaire du lieu, le diocèse de Blois invoque la difficulté de mise en œuvre des différentes activités pédagogiques habituelles du fait de la crise sanitaire nationale et du respect des nouvelles règles sanitaires. Il demande ainsi à récupérer les différentes salles et la scène qui seront mises à disposition des élèves de plusieurs groupes privés catholiques (Saint-Vincent de Vineuil, Sainte-Marie, Saint-Charles).

Pas convaincu, Jean-Jacques Adam évoque pour sa part d’autres arguments comme une volonté de censure à la suite notamment d’un spectacle ayant heurté la communauté catholique blésoise. Il s’agit de celui du chansonnier-humoriste Frédéric Fromet dont les textes, parfois incisifs, font la joie des auditeurs de France Inter. « Il s’agissait d’humour et je me suis excusé auprès de la fondation », précise Jean-Jacques Adam.

La culture doit vivre !

Depuis 2014, ce passionné de théâtre a investi plus de 70 000 euros pour mettre aux normes et aménager le site afin qu’il accueille artistes et spectateurs dans les meilleures conditions. À jour de ses loyers (600 euros mensuel), l’homme ne comprend pas cette décision qu’il estime injuste. « Depuis 2014, j’ai fait mon trou, réveillé le quartier et proposé des spectacles grand public aux Blésois », insiste-t-il en présentant plusieurs livres d’or dithyrambiques.

L’homme qui estime être dans son droit a donc confié l’affaire à un avocat blésois réputé, l’ancien député PS Denys Robiliard, proche du maire Marc Gricourt, qui ne manque pas d’arguments à faire valoir auprès du diocèse. Contacté, ce dernier reste pour sa part muré dans un assourdissant silence d’outre-tombe. Bien décidé à rester à Monsabré, Jean-Jacques vient aussi de lancer une pétition sur le site change.org. Preuve de l’émoi suscité à Blois et ailleurs, celle-ci comptabilise déjà plus de 17 000 signatures.

« Je ne lâcherai rien ! Je compte bien continuer à apporter du plaisir au public dans ce théâtre dans lequel j’ai mis toute mon âme et mon énergie depuis sept ans », déclare Jean-Jacques qui, fort du soutien des 200 membres de son association, est bien décidé à rester dans les lieux. Malgré la fermeture administrative qui se prolonge, il travaille d’ailleurs d’arrache-pied pour faire venir des artistes à partir d’avril.

« Même si les boîtes de production sont fermées, j’ai pu bâtir une programmation qualitative. Pierre Palmade doit normalement venir présenter son dernier spectacle et un festival de comédies de boulevard pourrait voir le jour en mai. Grâce à l’aide de l’État, je peux envisager la poursuite de l’activité. Dans ce contexte anxiogène et désocialisant, nous avons plus que jamais besoin d’une vie culturelle. La culture doit vivre ! », enjoint le patron de Monsabré qui, malgré l’adversité ne perd jamais son optimisme.

Jean-Luc Vezon

Commentaires

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  1. Le théâtre va continuer, il ne va pas fermé quoi que dise cet personne sauf que ce ne sera p’us lui qui gérera le théâtre il sera beaucoup mieux géré, car des personnes beaucoup p’us compétente que lui seront à même de géré et surtout plus de discrimination envers les bénévoles et les artistes.

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