Avec Elise Berthelier, la chanson d’humour nous aime en grand

Humour comme amour sans filtre. Voici une voix qui vous regarde droit dans le cœur avec des chansons, vifs courts métrages du quotidien. Conjuguant théâtre et musique avec une douceur d’ange imprévisible, Elise Berthelier, autrice compositrice interprète, a sorti en mai 2020 son premier EP de cinq titres réalisés par Juko  et que diffusent à plaisir bien des plateformes.  
 

cl Jess Hoffman

Née à paris, cette artiste qui a étudié le théâtre au Conservatoire national d’art dramatique de la capitale, comédienne que l’on retrouve tant sur scène qu’au cinéma et à la télévision, brille en 2008, à Gien, lors du concours Chanson de ma ville. Tant et si bien que Christian Bidault, journaliste, salua dès cette date, dans La République du Centre, “une bluette déjantée, un style caustique acéré et un verbe au scalpel”.
 
Celle qui fut élève du collège d’Orléans Anatole Bailly, débute l’apprentissage de la guitare à l’école orléanaise Musique et Equilibre auprès de Thierry Brossard, musicien à qui elle demande de lui permettre de davantage flirter avec la musique de Stéphane Eicher qu’avec celle d’Yves Duteil. Sa première chanson, elle la compose à l’âge de douze ans en revenant, jour de houle, d’un séjour à Belle-Ile-en-Mer. Quelques années plus tard, Elise se lancera dans un Nazville Tour initié par le titre “C’est naze“, grande traversée où l’amour de la scène et de la vie, comme dans le récent EP  “Chansons sans filtre“, se dévoile sans fard. A présent, cette artiste écrit et compose à Subligny, dans le Berry. 

“Comme on riait, c’était fou”

Croquée en toute en fluidité par la dessinatrice France Dumas dont les traits vifs émaillent sa communication, Elise Berthelier nous offre entre autres ce “Confiné avec toi ” qui vire au pugilat, ce “T’es moche” décoché aux ados avec parfum de mobylette et de synthé, ou ce “ T’es pas ma mère”, clin d’œil sensible et crissant adressé aux familles recomposées.  Evoquant des instants de tous les jours avec un réalisme mordant, ces chansons d’humour sont aussi parfois des histoires d’amour.  En témoigne le titre “Et le temps passe” :  “Le souvenir est doux, les images s’effacent, comme on riait c’était fou…”.

A écouter, aussi, “Les mamans fument”, titre dédié à toutes les amies, et “Si on en restait au début”“On a frôlé les interdits, je me trouvais encore jolie…”.  A noter que sur cet EP, celle qui aime jouer en solo sur une guitare conçue par le luthier Thierry Haclin, s’est joliment entourée du saxophoniste Matthieu Bost et de l’harmoniciste Diabolo, des “artistes généreux” au possible. “Il faut aussi que la musique soit drôle” dit  la chanteuse scrupuleuse, femme à l’énergie décoiffante qui aime, par ailleurs, “que rien ne soit fugace mais s’inscrive dans le temps”.

“Chansons sans filtre” spontanées et directes

Jointe par téléphone, Elise Berthelier se sent-elle comédienne ou chanteuse? “Il faut être les deux tout le temps. Tout est question de rupture de ton et d’incarnation. Je pense que mon aisance scénique est le fruit de mon travail sur le masque et le clown.”
Pourquoi aimer se trouver seule en scène, juste escortée d’un guépard en céramique, précieux cadeau de sa grand-mère ? “J’aime jouer ainsi pour un contact franc et direct, spontané avec les gens auxquels je dis tout”. 
Comment vient un titre ? “C’est quelque chose de viscéral. Il faut en avoir besoin.  Cela vient souvent d’une grosse colère, de la mélancolie ou de l’air du temps. Toutes les chansons sont cathartiques, il faut exorciser les choses dans le contact et le partage“.
 
Une chanson s’écrit-elle vite ? “En général cela me prend une heure et demie pour le premier jet. J’aime bien écrire une chanson juste avant le concert. J’aime l’urgence et le temps imparti.  C’est naze, je l’ai écrite en une heure et puis je l’ai reprise pour qu’elle soit moins  à texte et davantage variété”. A noter que poussant la vérité et le plaisir de la fête dans ses derniers retranchements, Elise Berthelier aime se livrer, en concert, à des cadavres exquis avec le public.
 
Quelques projets, outre un désir de scène qui fait aujourd’hui grand besoin?  “Développer des ateliers d’écriture chanson qui permettent de libérer la parole“.
 
Jean-Dominique Burtin

En savoir plus

A écouter sur France Bleu Orléans
Interview sur  France Bleu Orléans par Sébastien Doucet dans l’émission La Nouvelle scène. Diffusion ce jeudi 21 janvier à 9 h 10 et 17 h 10.
 
 
 

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