Instauré par l’exécutif sur l’ensemble du territoire, à compter de ce samedi 16 janvier, le premier couvre-feu à 18 heures s’est passé sans troubles dans une capitale régionale habituée à un calme absolu dès le début de soirée.
Orléans rue de la République MG
Centre ville d’Orléans, samedi 16 janvier 2021, 17h30. À quelques minutes du couvre-feu décidé par l’exécutif et sous une pluie fine et glaciale, les rues de la capitale régionale se vident. Dans les magasins, les employés préparent déjà la fermeture faute de clients. Quelques voitures se croisent encore, là où, habituellement, il y a quelques embouteillages. « On va se faire un apéro! », lancent quatre jeunes, packs de bières en main. Mauvaise pioche pour Jean Castex qui avait justifié ce couvre-feu généralisé à 18 heures pour, justement, éviter les apéros entre amis.
Lorsque le Big Ben local annonce les six coups fatidiques, quelques passants se pressent et les voitures de police commencent leurs rondes. Des propriétaires de chiens en profitent pour arpenter les rues devenues désertes. Les livreurs à vélos se font de plus en plus visibles du fait de leur présence relativement massive. Questionné sur la clémence apparente vis-à-vis des retardataires, un policier municipal répond, après avoir enfin mis son masque pourtant obligatoire : « L’heure, c’est l’heure. Si on doit verbaliser, on verbalisera ». Faites ce que je dis… Rue des Carmes et dans ses artères adjacentes, plus une âme qui vive. Au fil des quarts d’heure, les trams se vident à leur tour.
Vers 19 heures, seule une dizaine de personnes occupent les banquettes en direction de La Source. Dehors, les rues principales de la ville (Jeanne d’Arc, La République, Royale…) sont grises et éteintes. À part, peut-être, plusieurs enseignes, dont des restaurants, restées illuminées contre toute logique environnementale. Une forte impression plane sur la ville. Celle qu’Orléans, volontairement plongée dans le coma, chaque jour, dès 20 heures, était totalement prête pour cette nouvelle restriction qui ne change pas fondamentalement sa quiétude, voire sa léthargie nocturne légendaire. Orléans, éternelle « ville du néant »?
Mourad Guichard