Un hangar hors norme sur le tarmac de Châteauroux

Dans la plaine de Champagne berrichonne le chantier de construction d’un hangar aux dimensions hors du commun a pris du retard en raison de la Covid-19. Avec quelques mois de décalages, dès le mois de juillet prochain, les opérations de maintenance pourront débuter sur tous les types d’appareils même les plus gros du monde. Près de cent emplois liés à la structure devraient être créés en Berry Sud…

Aéroport de Châteauroux
L’aéroport de Châteauroux est devenu “Aéroport Marcel-Dassault” en 1994… ©PF/Aéroport de Châteauroux

Durant le confinement de printemps, l’aéroport de Châteauroux aura connu une affluence inhabituelle. Ainsi, onze des douze avions A380 de la compagnie British Airways étaient venus s’aligner sur le tarmac berrichon. Depuis ils ont quitté l’aire de l’ancienne base aérienne américaine.

Depuis leur départ, sur une partie de l’emprise 40 000 mètres carrés de foncier disponible, une nouvelle structure apparaît pour que l’aéroport Marcel-Dassault ne devienne pas un simple parking à avions. Il accueille déjà une belle activité de fret aérien, environ 3000 tonnes en 2019, mais aussi des ateliers de maintenance autour d’entreprises comme Vallair ou Dale Aviation. Même la plupart des opérations humanitaires d’envergures prennent leurs départs à partir des pistes berrichonnes.

Aéroport de Châteauroux
La poutre “officielle” ne sera pas déposée sur le toît ! ©PF/Aéroport de Châteauroux

C’est dans cette optique d’évolution industrielle, plutôt que dans celle de troisième aéroport parisien – même si Châteauroux est nettement plus proche de la capitale que Nantesque le chantier d’un immense hangar de plus de 8 500 mètres carrés avait été programmé bien avant le début de la pandémie. Les travaux ont débuté en janvier 2020 et devaient se terminer au printemps 2021.

Pour l’heure le hangar est encore quasiment à l’état de squelette mais il devrait être opérationnel à l’été prochain, normalement. Voilà quelques jours, les élus locaux et régionaux masqués, devant la presse, ont posé officiellement la première poutre pour le toit du bâtiment. La structure pourra à terme, comme le permet la longueur de la piste d’atterrissage, accueillir les plus gros avions du monde ou simultanément plusieurs avions A320… Il devrait mesurer 38 mètres de hauteur pour une superficie de 8 540 mètres carrés. On trouve actuellement 22 bâtiments de ce type de par le monde. Ce sera ainsi un des plus importants hangars dédiés aux activités aéronautiques. La taille du projet pourrait prêter à caution au regard du ralentissement des transports aériens lié à la Covid-19. Cependant il faut bien reconnaître que l’outil possède un fort potentiel.

Un risque économique mesuré

La pandémie a effectivement, et définitivement, mis à mal le développement de la flotte des Airbus A380, un très gros porteur dont la production devait s’arrêter cette année. Malgré cela, ce sont près de 260 appareils qui sont actuellement en service dans les diverses compagnies aériennes. Des appareils qui, selon Philippe Fournié, vice-président de la région Centre-Val de Loire chargé des transports, « auront toujours besoin de maintenance, assure-t-il. Il faut savoir que lorsqu’un avion passe d’une compagnie à une autre, on ne change pas seulement la peinture extérieure. Par exemple, tout l’intérieur est remis aux couleurs de la nouvelle identité. Et, actuellement, pas mal de compagnies évoluent… On va avoir besoin de personnels qualifiés ».

Aéroport de Châteauroux
Le squelette du bâtiment se profile dans la plaine de Champagne berrichonne. ©PF/Aéroport de Châteauroux

Dans cette optique, la labellisation des formations de maintenance en aéronautique, à l’instar des formations du lycée Henri-Brisson de Vierzon ou sur Châteauroux, est pertinente. « Dans la vie d’une entreprise, il y a toujours une part de risque. Un risque à 22 millions d’euros, ça n’est pas négligeable mais c’est un risque mesuré. On est quasiment certain que ce hangar va être occupé » précise le directeur de l’aéroport de Châteauroux, Didier Lefresne. Et il est confirmé qu’il ne reste plus qu’à finaliser juridiquement l’arrivée du locataire des lieux. Ce sont ainsi entre 80 et 100 emplois industriels qualifiés qui devraient être à pouvoir bientôt. La livraison du bâtiment est en effet prévue pour le mois de juillet prochain.

Au total le projet devrait avoisiner les 22 millions d’euros de financement apporté par le Conseil régional. Une somme qui intègre par ailleurs la nouvelle tour de contrôle. Un autre besoin essentiel pour pérenniser le site !

Fabrice Simoes

Commentaires

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  1. Mr FOURNIER, vice président de la RÉGION,toujours aussi inspiré a tout ce qu’il ne maitrise pas ,est devenu un grand spécialiste de la maintenance aéronautique et de l’avenir des Airbus A380…..dont plus aucune compagnie ne veut du fait de ses coûts d’exploitation ;c’est la poubelle qui les attend…pas la maintenance cher Mr FOURNIER
    Pourquoi ne pas proposer d’en faire des poulaillers…sur le terrain de Châteauroux précisément.?

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