Face à la crise économique et sanitaire, des restaurateurs et restauratrices régionaux jouent la carte de la solidarité, aux premiers rangs desquels s’active Sonia Alves, propriétaire du Bidule, situé en centre-ville d’Orléans. Brahim Gharnit est un entrepreneur régional. Il officie, notamment, dans le domaine du bistrot thématique et de la restauration, et co-gère les enseignes «La Grange» et «La Fabrique» implantées depuis de nombreuses années à Tours, Blois et Orléans. Il a également ouvert, toujours à Orléans, «Le Petit Bocal» début juillet 2020.
Après deux mois d’une activité estivale, le deuxième confinement a mis ses ambitions à mal. «Nous sommes au cœur de la rue de Bourgogne où la majorité des enseignes ont baissé leur rideau », explique Brahim. «Du coup, impossible d’avoir une activité rentable, sachant que nous n’avons pas le droit aux aides classiques du fait de la jeunesse de cette nouvelle enseigne ». Pour maintenir une activité a minima durant ces fêtes de fin d’année, il a pu compter sur Sonia Alves, propriétaire du restaurant « Le Bidule », ayant pignon sur rue au 6 de la rue Louis Roguet à Orléans. Elle lui a prêté gracieusement sa terrasse placée à quelques mètres de la rue de Bourgogne, l’une des artères les plus passantes de la ville.
Crêpes, café, vin chaud…
Là, depuis ce mercredi 30 décembre et pour quelques jours encore, Brahim et ses collaborateurs animent un stand où ils proposent, avec succès, des crêpes, du café, du vin chaud, du chocolat et du thé. Le restaurant de Sonia leur sert de base arrière, atout essentiel pour entreposer fournitures et matériels. « C’est normal d’être solidaire dans cette période », assure Sonia. « À quoi cela rimerait de se tirer dans les pattes? Brahim et ses collègues ont envie de travailler, ils savent faire, autant leur offrir les moyens nécessaires! ». Le midi, tous les jours de la semaine, «Le Bidule » propose du poulet frites maison à emporter pour seulement quelques euros. Les plats sont concoctés par le restaurant «Poul & Braisé » basé dans la ville voisine de Saint-Jean-de-Braye. Enseigne animée par Mohamed Ouatman qui a récemment offert 300 paniers repas aux personnes en difficulté.
Lorsque Sonia ne vend pas l’ensemble des menus du midi, elle les offre aux étudiants du campus orléanais chaque dimanche après-midi. «Des étudiants que j’ai eu comme extras et qui sont privés de revenus du fait de la Covid, viennent en vélo récupérer les poulets auxquels j’ajoute des frites et des salades. Il faut bien les aider», insiste Sonia Alves, par ailleurs co-présidente de Groupement national des indépendants (GNI).
Mourad Guichard
A Blois https://www.magcentre.fr/206170-blois-christophe-hay-cuisine-un-reveillon-2-pour-les-gens-de-la-rue/