A la trêve, le dernier club de football de la région Centre-Val de Loire à évoluer chez les professionnels est aussi dernier de la Ligue 2. Après un début de championnat et une fin d’année chaotique, les Castelroussins espèrent en un avenir meilleur. Ils devraient redémarrer, à la rentrée des classes, avec un nouvel entraîneur, un nouveau président et, peut-être, de nouveaux joueurs.
La Berrichonne continuera à porter les couleurs Bleu et rouge. Par contre, la gestion risque d’être moins -familiale-.
Une année mouvementée
Hors pandémie, 2020 aura été une année particulièrement mouvementée pour la Berrichonne de Châteauroux. le printemps et l’été derniers avaient été chaud dans les couloirs du stade Gaston-Petit. Entre un groupe d’actionnaires du club et le combo Bruno Allègre, président délégué (à gauche)-Thierry Schoen, président de la Berrichonne Football, la gué-guerre était déclarée. Les premiers reprochaient aux seconds de ne pas avoir pris en compte « l’existence de deux offres qui pérenniseraient la stabilité financière du club » et un manque de transparence quant à un récent rachat d’actions du club. Les autres déclaraient être toujours à la recherche de nouveaux investisseurs. L’automne n’a pas été plus serein, même si chacun avait enterré, mais pas trop profond quand même, la hache de guerre. Cette fois c’est sur le terrain que les Bleu et Rouge ont été malmenés. Les résultats en demi-teinte se sont succédés jusqu’à ce que, à l’entrée de l’hiver, Nicolas Usaï ne deviennent le 5e entraîneur de La Berri limogé en 5 ans … Le marseillais était arrivé en octobre 2018, en remplacement de Jean-Luc Vasseur licencié pour manque de résultat … Son contrat courait jusqu’à juin 2021. Et les 3 victoires sur 16 rencontres n’ont pas plaidés en sa faveur !
Avant-dernier au moment du licenciement, les Berrichons ont encore subi un ultime revers sous la houlette de l’ancien adjoint du coach et déjà intérimaire au poste d’entraîneur lors de plusieurs saisons, Olivier Saragaglia. Désormais, après le 17e match de championnat, perdu contre Clermont, et à l’heure de clore la première partie du championnat, le club pointe à la dernière place du classement à un point de Nançy, Pau et Rodez mais à trois points du premier non relégable, Chambly.
Nouvel entraîneur, nouveau président
A l’issue de la trêve de Noël, les entraînements, cross-fit et footing, ont repris avec Olivier Saragaglia à la baguette. Une situation qui ne devrait pas durer puisque le castelroussin ne possède pas tous les diplômes requis pour la Ligue 2… Cependant si l’on ne sait pas encore qui succédera au quintet Gastien Daury, Estevan, Vasseur, Usai, à l’évidence on sait déjà qui devrait être le président du club dans les semaines à venir.
Nicolas Usaï est le 5e entraîneur limogé en 5 ans
Voilà quelques jours, lors de l’assemblée générale de la SASP Berrichonne Football un vote à l’unanimité son soutien à « la proposition du conseil d’administration afin de poursuivre des négociations exclusives pour la cession des actions du club au Groupe United ». C’est Michel Denisot, l’homme protée des coulisses du football qui a présenté le projet. Le processus, à terme, donnerait toutes les clefs de La Berrichonne au prince saoudien Abdullah Bin Mosaad et sa société United. Dans un premier temps il devrait détenir près de 80 % des actions avant de posséder l’ensemble sur 2 ans. Actuellement, le groupe United compte un réseau de quatre clubs de niveaux et de compétences différentes où la tête de gondole est en Premier league. Outre le Sheffield United, remonté au plus haut niveau du championnat anglais en 2019, le prince saoudien est actionnaire majoritaire dans le club belge du K Beerschot VA. Il possède par ailleurs le Kerala United FC (D2 indienne) et l’Al-Hilal United FC (D2 émiratie) à Dubai.
Il a la volonté de « de créer des synergies entre les clubs et surtout de permettre aux clubs satellites de servir de réservoir et d’incubateurs de talents pour Sheffield, vaisseau amiral. » Le fait que la Berrichonne possède un centre de formation et est aussi le doyen de la L2, a probablement joué dans les choix du prince qui a déjà des objectifs. Selon Laurent Fortat, journaliste au Berry Républicain, « le futur repreneur veut aller vite pour réussir un gros mercato ...»
Toujours est-il que Janvier sera crucial avec trois déplacements à Troyes, Auxerre et Amiens et deux réceptions Guingamp et Valenciennes. Engranger est désormais plus que nécessaire. Le reste n’est finalement que littérature … Au fait, pour l’entraîneur possible des Berrichons on cite plusieurs noms, et pas des moindres : Antoine Kombouaré, Bernard Blaquart, Guy Lacombe, Hervé Della Maggiore, ou encore Mickaël Landreau…
Fabrice Simoes