Pina Bausch est décédée en juin 2009. Wim Wenders a réalisé un film hommage, Pina, sorti sur les écrans en 2011, avec toute la troupe du Tanzteater Wuppertal, la compagnie avec qui elle avait travaillé pendant plus de trente ans.
Elle a installé progressivement, dans les années 70, ce concept de danse/théâtre, qui montre, qui évoque, qui raconte. Elle parle des grands moments de la vie, puisque pour elle, danser c’est vivre.
Les saisons rythment le temps, le déroulement de l’année. Elle en a fait une danse étonnante, la Seasons March, qu’elle a reprise de nombreuses fois avec des danseurs différents, et même des danseurs amateurs de tous ages et de toutes provenances.
Le film de Wenders s’ouvre sur cette séquence : une femme danseuse donne le mode d’emploi très simple, les gestes qui décrivent les saisons, et la farandole peut commencer. Sur une chanson de Louis Armstrong, insouciant, débonnaire, joyeux et un brin nostalgique comme il sait l’être, la ligne de danseurs se met en mouvement. C’est simple, ça balance comme un swing, ça rassemble, ça fait envie. Tout le monde peut se joindre à cette parade. Wim Wenders lui donne des accents féliniens.
Ça en a la gaieté, l’allant et l’étrangeté, même si ça reste du nord.
Bernard Cassat
Deux versions du même passage, l’une italienne et strictement Marche des saisons :
l’autre un peu plus longue, intégrant le début de la suite du film de Wenders :