Les élus régionaux se réunissent ce jeudi à Orléans pour parler notamment finances avec les orientations budgétaires 2021, le futur contrat de plan État/région ou encore le plan de relance. Ce sont des crédits considérables qui sont mobilisés mais au risque de dégrader sensiblement les équilibres financiers. A l’approche des élections prévues pour juin prochain le consensus ne devrait pas être au rendez- vous
Le ferroviaire sera au cœur des futurs investissements régionaux
Les oppositions au président régional François Bonneau ont toujours réclamé plus d’investissements et de meilleurs choix pour renforcer l’attractivité de la région. Ils pourraient donc être satisfaits de voir la région s’endetter fortement pour surmonter la « crise sanitaire, économique, sociale et environnementale ». Mais pour Guillaume Peltier (LR) comme pour Charles Fournier (EELV), pas sûr que ces efforts soient suffisants et surtout pertinents. « Et pourtant plaide François Bonneau nous avons changé notre paradigme financier. Jusqu’à présent nous privilégions la prudence en étant une des régions les moins endettées de France. Mais la crise s’est traduite par un devoir et une opportunité ».
Le devoir c‘est celui de venir en aide aux plus fragiles et de conforter le tissu économique, surtout celui des PME-TPE qui risque d’être ravagé en 2021. L’opportunité c’est celui d’un coût de l’argent extrêmement faible qui rend donc les emprunts attractifs et ce qui permet de maintenir une capacité d’investissements de 300 millions par an. Les orientations budgétaires (le budget 2021 sera voté en février) traduisent donc cette nouvelle orientation.
« Ni facilité ni lâcheté »
Les ratios financiers vont ainsi se détériorer comme la durée de désendettement qui passe de 3 à près de 9 ans et une dette qui gonfle. « C’est un message donné aux investisseurs et aux citoyens martèle François Bonneau, nous n’abdiquerons pas devant la crise. Il faut réenchanter notre monde, surtout pour les jeunes en dessinant un nouveau modèle de développement ». Le recours à l’emprunt qui n’est « ni une facilité ni une lâcheté » doit donc être une « mesure exceptionnelle » et pas un engagement « pour vivre à crédit et laisser la dette aux générations futures ». Le budget 2021 sera une exception marquée par une baisse sensible des recettes indirectes qui régresseront un an de 401 à 365 millions d’euros.
François Bonneau.
Mais en plus de son budget propre la région peut aussi s’appuyer sur d’autres financements extérieurs comme celui de l’Europe avec le programme REACT-EU qui apporte 93 millions pour réparer les dégâts de la crise de la Covid. Ce sera vrai aussi à moyen terme avec le contrat de plan État/Région (CPER) 2021-2027 qui dégagera 1,2 milliard de crédits pour la région. Pourtant ce contrat n’inclut pas les projets ferroviaires (« je le déplore, c’est très regrettable » commente François Bonneau) comme Chartres-Voves-Orléans et Orléans-Châteauneuf dont les projets sont toujours sur la table sans être véritablement confirmés.
« Il faut faire des choix plus courageux ! »
Ce CPER permettra de financer des projets très concrets pour les territoires : 100% de très haut débit dans l’Indre, 5 000 formations nouvelles pour les jeunes, projets universitaires à Tours, Campus Madeleine à Orléans, etc. C’est donc un « session singulière » qui se tient ce jeudi à Orléans où l’on s’attend à une bataille de chiffres mais aussi de confrontations de projets. Benoit Faucheux, président du groupe écologiste et Charles Fournier, future tête de liste EELV ont déjà prévenu que ces esquisses budgétaires ne leur convenaient pas. « Il faut expliquent-ils faire des choix plus courageux. Il n’y a pas de transformation profonde de notre modèle de développement, ce n’est pas à la hauteur de la marche qu’il faut franchir ! ». L’accueil risque d’être encore plus froid à droite avec Guillaume Peltier lui aussi sur la ligne de départ pour détrôner le président régional en juin prochain.
Jean Jacques Talpin
François Bonneau lance un appel au rassemblement dès le 1er tour
Le scrutin régional de juin prochain (si tout va bien !) est naturellement dans tous les esprits alors que les états-majors politiques fourbissent leurs armes qui devraient être dégainées dès janvier. François Bonneau candidat à sa réélection vient ainsi de lancer un appel à un « rassemblement pour construire un avenir solidaire durable et citoyen ». Cet appel signé par une centaine d’élus PS et de ce qu’il reste de la galaxie socialiste explique notamment : « c’est pour aller plus loin, que nous appelons de tous nos vœux, dès le premier tour des élections régionales 2021, à un rassemblement autour de la gauche, des écologistes et de toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans nos valeurs. Un rassemblement autour d’un projet solidaire et durable, qui crée du lien avec et pour les citoyennes et citoyens et qui soit un bouclier social face aux crises qui sont devant nous ».
Pour certains cet appel est d’abord un « appel au secours », la majorité socialiste pouvant être renversée par des écologistes en pleine dynamique. Charles Fournier a d’ailleurs déjà répondu : « le rassemblement est déjà fait autour de nous avec la présence de 7 mouvements et partis. Nous souhaitons un rassemblement au second tour sur la base du choix des électeurs du premier tour. D’ici là nous devons nous respecter et débattre projet contre projet ! ».