Loir-et-Cher : Un budget de relance « ambitieux et volontaire »

Hausse des investissements, soutien aux communes et plan de relance triennal, le budget primitif du département de Loir-et-Cher veut être offensif face à la crise. Il a été voté lundi 14 décembre. 

Le département de Loir-et-Cher acteur central des politiques sociales. © Jean-Luc Vezon

« Le budget 2021, que nous préparons depuis l’été, veut être un budget de relance avec une enveloppe spécifique de 16 millions d’euros et un haut niveau d’investissement à hauteur de 62 millions d’euros. Pour cette année charnière, nous serons aux cotés des entreprises, qui sont en souffrance et des collectivités qui doivent maintenir leur commande publique », explique Nicolas Perruchot, président du Conseil départemental de Loir-et-Cher.

Maquetté à 430 millions d’euros, le document soumis au vote le 14 décembre dernier comprend plusieurs grands projets : un agenda 2030 pour l’environnement comprenant, par exemple, deux millions d’euros pour les mobilités douces, la modernisation des collèges (Neung-sur-Beuvron, Bracieux, Saint-Laurent-Nouan) et l’innovation par le numérique. Inscrit dans le plan de relance 2020-22, un programme « 1000 chantiers pour nos artisans » va voir le jour permettant aux communes et EPCI de bénéficier d’une aide à 50 % pour leurs travaux d’investissement confiés à des artisans locaux dans la limite de 5000 euros. 

Pour 2021, le département s’engagera toujours très fortement en faveur des solidarités (207 millions d’euros) avec notamment le versement du RSA pour lequel il anticipe une hausse de 6,4 millions d’euros. On notera un effort pour le secteur enfance-famille (+ 2 millions d’euros) mais aussi les associations avec la création d’un fonds d’appui et de relance de 200 000 euros.

Dans le domaine de la dépendance, une expérimentation sera lancée en partenariat avec l’ARS (Agence régionale de santé) et la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie. « Nous voulons construire une nouvelle gouvernance plus souple, simplifier les procédures en s’appuyant sur le numérique. Le projet sera présenté au ministre de la Santé Olivier Véran », précise Nicolas Perruchot.

Un président inquiet

Interrogatif face aux recettes, notamment les DMTO (Droits de mutation à titre onéreux ), en baisse de 4 millions d’euros soit un total de 32 millions d’euros, Nicolas Perruchot n’a pas caché son inquiétude alors que la part de Taxe foncière est retirée au département pour être remplacée par un montant de TVA (87,5 millions d’euros). « Nous n’avons plus de mesures de taux pour ajuster le budget. Il nous faut donc être rigoureux sur nos dépenses », insiste le président. Le budget de fonctionnement ne va donc évoluer que de + 1,44 %.

Ce budget « de crise » a été voté par les 21 membres de la majorité UPLC-Modem. Seule Christina Brown, conseillère départementale de Selles-Sur-Cher au centre d’une ténébreuse affaire judiciaire de harcèlement et dont les rapports avec la majorité sont tendus, s’est abstenue.

Les sept membres du groupe de gauche Loir-et-Cher Autrement ont pour leur part approuvé le budget. Geneviève Baraban, sa présidente, qui vient d’être réintégrée au sein du PS, a salué « l’enveloppe supplémentaire de 6,2 millions d’euros en fonctionnement par rapport aux orientations budgétaires et la hausse de 8 millions d’euros dédiés aux dépenses sociales (+ 4% par rapport au budget primitif 2020) ».

« Aujourd’hui, dans ce budget primitif 2021, le département s’engage davantage avec des inscriptions budgétaires significatives qui n’étaient pas prévues au Débat d’Orientation Budgétaire avec un Plan de Relance 2020-2022 conséquent de 41 millions d’euros. La prudence habituelle au regard des ratios d’endettement et de notre capacité de désendettement a été abandonnée. C’est une nécessité que nous partageons », souligne la conseillère départementale blésoise. Seul Benjamin Vételé (Géneration.s) a fait entendre une voix discordante en votant contre mais « en respectant ceux qui le font ».

Le préfet Yves Rousset partira à la retraite le 27 décembre 2020, à 66 ans. © Jean-Luc Vezon

 

Le préfet annonce son départ

Le vote du budget a également été marqué par la présentation du bilan de l’action de l’État en 2020 par le préfet Yves Rousset et un zoom sur le Plan de relance. Touché par le couperet de la retraite, ce dernier a profité de l’occasion pour annoncer son départ le 27 décembre et « dire au revoir » aux conseillers départementaux. « Ici, en Loir-et-Cher, l’intérêt général, ce n’est pas que des mots. C’est vécu. J’ai adoré gérer cette crise avec vous », dira ce préfet qui a connu une autre vie avant de rentrer à l’ENA (à 42 ans) puisqu’il fut éducateur et syndicaliste. « Forgé aux valeurs de l’éducation populaire », Yves Rousset laisse derrière l’image d’un grand serviteur de l’Etat, humaniste, disponible et à l’écoute de tous.

Jean-Luc Vezon  

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