Réunis en visio-conférence pour une journée d’ateliers et d’échanges, les militants et sympathisants écologistes de la région ont abordé la situation actuelle du pays mais aussi les différentes thématiques qu’ils mettront au cœur de leur programme pour les Régionales 2021.
Charles Fournier. DR
Urgence. S’il y a un terme qui fait consensus ce samedi 12 décembre 2020, c’est bien celui-ci en ce cinquième anniversaire de l’Accord de Paris pris à l’issue de la COP21. Vice-président vert du Conseil régional sortant et tête de liste écologiste aux régionales de juin prochain, Charles Fournier a décidé de réunir des sympathisants dans une visio-conférence ouverte à tous, nommée ‘’Tout va bien ou pas…’’. Des partisans mais pas que. En effet, Eric Piolle, le maire écologiste de Grenoble (Isère) depuis 2014 était de la partie, tout comme Annaelle Schaller, élue écologiste à Tours, sur la liste d’Emmanuel Denis, et déléguée à la démocratie permanente, à la vie associative, à la citoyenneté, au conseil municipal des jeunes et aux élections.
Pendant près de deux heures, les trois protagonistes accompagnés par deux militants écologistes Anne-Claire Doublet (ANV Cop 21 et de la Fédération Alternatiba Loiret) et Sébastien Feneuil (Extinction rébellion) ont pris la parole pour établir le bilan de la COP21 et plus largement de l’action du gouvernement avant de décliner une esquisse de programme pour les Régionales de juin prochain, avant de répondre aux questions de l’assistance virtuelle.
Un état des lieux alarmant
Sans surprise, le jugement sur l’état de la France est sévère. Cinq après l’Accord de Paris de la COP21 et après les rares mesures écologistes des gouvernements successifs, tous veulent tirer la sonnette d’alarme. « Ça ne va pas du tout, glisse Charles Fournier. L’empreinte carbone du pays a augmenté de 40 % entre 1990 et aujourd’hui. Nous ne sommes pas sur la trajectoire des 1,5° C de réchauffement, mais de 3,2 selon un article du Monde. »
« Si la France ne fait pas davantage d’efforts, elle n’atteindra la neutralité carbone qu’en 2093, soit avec 43 ans de retard par rapport à ses objectifs, embraie la militante Anne-Claire Doublet. Notre région ne sera pas épargnée : dès 2050, on estime que la température moyenne l’été sera de 40°C avec de multiples impacts. D’abord sur notre santé, avec des pics de pollution à l’ozone de plus en plus fréquents et intenses entraînant des problèmes respiratoires, une hausse de la mortalité liée à la chaleur, une perte de la biodiversité, une baisse des rendements agricoles, sécheresses, etc… »
Plan de bataille pour les Régionales
Pour agir tous conviennent d’un principe : parvenir à s’implanter au sein des institutions. Annaelle Schaller part d’un exemple : l’aéroport de Tours. « Sur les politiques à mener, on ne décide pas seuls à la mairie de Tours, souligne l’adjointe à la mairie. C’est la métropole, le Département et la Région. C’est pourquoi il nous faut des élus écolos à tous les niveaux pour prendre les décisions. » « L’échelle régionale est importante, poursuit Charles Fournier, candidat déclaré à la Région. C’est une échelle où justement, on peut jouer collectif et où on peut travailler sur la vie quotidienne, sur nos réalités concrètes. »
Pour y parvenir et espérer succéder à François Bonneau en juin prochain, Charles Fournier compte s’appuyer et mobiliser sur quatre thématiques : les mobilités d’abord avec une inégalité d’accès sachant que les émission de gaz à effet de serre dans les transports ne cessent d’augmenter, l’activité industrielle à transformer, l’agriculture en privilégiant les circuits-courts et enfin la rénovation énergétique des bâtiments. « Ces quatre exemples montrent comment, avec la Région, nous pouvons contribuer de manière efficace à la lutte contre le réchauffement climatique », conclut-il. Le tout en continuant de s’appuyer sur des comités d’initiatives construits dans chaque bassin de vie.
Delphine Toujas