Afin d’entrer dans un modèle plus adaptable à de possibles mesures sanitaires futures, la direction du festival berruyer a d’ores et déjà décidé d’annuler tous les concerts reportés de l’édition 2020 prévus sur de la grande scène du W. Il n’est pas certain que Frah, le chanteur de Shaka Ponk, puisse de nouveau, un jour, naviguer sur la foule…
Un parterre façon cabaret pour les iNOUÏS 2020. ©Fabrice Simoes
Les amateurs de la fosse, les barjots des amplis, les fans coincés sur les barrières, les voyages portés par les bras de la foule, c’est terminé, pour le moment, sous le chapiteau du W. Au moins pour l’édition du Printemps de Bourges-Crédit Mutuel de l’année prochaine. C’est du moins ce qu’il ressort du dernier communiqué de la direction du festival.
Pour le patron du PdB, Boris Vedel, l’objectif prioritaire est de garantir le plus beau des festivals pour sa 45e édition. Il a indiqué vouloir être « agile » dans le mode de fonctionnement de cette nouvelle donne. S’il pense que le Printemps de Bourges aura bien lieu du 4 au 9 mai 2021, il préfère réduire la programmation en amont quitte à revoir la copie si la situation devient plus favorable. « Autant on peut grossir une programmation en cas de bonnes nouvelles (sanitaires), autant on ne peut pas réduire quand les 10 000 places sont vendues. »
En 2019, sous la toile du W, on ne pensait pas à une quelconque distanciation. ©Fabrice Simoes
La direction du Printemps de Bourges-Crédit Mutuel a certes « l’espoir d’un retour à la normale d’ici l’été mais conscient de l’incertitude sanitaire qui sévit toujours, le premier festival de la saison prend ses responsabilités et met toutes les chances de son côté ». Il précise que « les professionnels du spectacle, comme les autorités administratives et sanitaires, ont encore trop peu de visibilité pour assurer une reprise normalisée des grands rassemblements à plus brève échéance, celle du Printemps de Bourges Crédit Mutuel notamment ». Dans ce contexte particulier, un nouveau format de festival a été envisagé. Il sera « ambitieux, sûr et compatible avec toutes les situations possibles et toutes les exigences sanitaires requises. Un format qui s’affranchit de paris trop incertains et du risque de nouvelles déceptions ».
D’ores et déjà, les concerts de l’édition 2020 au W, reportés à 2021, ont été annulés. Le plus grand format de salle du festival est difficilement compatible avec des mesures sanitaires strictes. La direction du Printemps a tenu à préciser que « les détenteurs de billets pourront se faire rembourser au plus vite avec le concours de nos revendeurs et sur le site internet du festival ».
Les autres spectacles reportés en 2021 sont maintenus : les créations originales Glory Dummy, célébration du premier album de Portishead à la Cathédrale Saint-Etienne et I feel for you, hommage à Prince par Jeanne Added à la Salle du Duc Jean, le concert de Ayo à l’Abbaye de Noirlac et les deux soirées Rap2dayZ dédiées à la scène rap actuelle. Les responsables du festival ont par ailleurs planché sur une planification dans toutes les salles de la ville, en format assis et modulable en fonction de la situation sanitaire.
C’est le 9 février prochain que la nouvelle programmation sera présentée. Elle sera « ambitieuse et évolutive en fonction de la situation et aussi surprenante et passionnément vouée à la création, à la découverte et à l’émergence. Plus que jamais, le Printemps annoncera la renaissance des festivals ! »
Seuls les iNOUÏS avaient pu avoir lieu en 2020
La 44e édition du PdB, n’avait pu se dérouler normalement en avril dernier. Premier festival de l’année, il avait longtemps tardé pour décider de l’annulation inéluctable. Premier du calendrier des manifestations musicales, il avait donné le départ de la série d’annulation de l’année. Seule une version numérique avait été déclinée, tandis que la partie iNOUÏS, celle qui permet l’éclosion de nouveaux talents, s’est déroulée en septembre dernier. À cette occasion, dans la salle du palais d’Auron, une formule « cabaret », assis autour de tables était mise en place avec une jauge réduite. Les divers prix ont bien été décernés mais c’était décidément un autre festival…
Fabrice Simoes