Avec la crise sanitaire qui se prolonge, le Secours Populaire Français (SPF) ne peut tenir ses traditionnelles manifestations visant à récolter des fonds afin que toutes les familles et les personnes isolées puissent fêter Noël et la nouvelle année dans la dignité. Précisions de Nicolas Jaffré, directeur du SPF du Loiret.
A cause de la crise sanitaire, cette année, les Pères Noël Verts du Secours populaire français ne pourront pas faire leur tournée. ©Céline Scaringi – SPF
Quels sont vos rendez-vous traditionnels en cette fin d’année ?
Nicolas Jaffré : Il y a les Pères Noël Verts qui, au travers d’une parade dans les rues d’Orléans, permettent de récolter des fonds. Cela peut aller de 700 à 1000 euros en une seule après-midi. Puis, le traditionnel repas de la Saint-Sylvestre à la salle Eiffel qui réunit 200 convives pour une moment festif. Enfin, nous avons habituellement l’opération « paquets cadeaux », chez les commerçants qui nous permet de récolter jusqu’à 5000 euros en l’espace de quelques semaines. Avec la crise sanitaire, tous ces rendez-vous sont purement et simplement annulés.
Comment allez-vous pallier ces annulations ?
N.J. : Le libre-service dans nos antennes est maintenu. Les familles pourront venir retirer un panier repas festif, ainsi que des jouets pour les enfants à déposer au pied du sapin le jour de Noël. Nous avons parallèlement recensé les personnes âgées et isolées pour leur livrer un repas de fête le 31 décembre dans l’après-midi. Cette livraison se doublera d’un moment passé à leur domicile afin de rompre l’isolement. L’opération touchera une cinquantaine de personnes.
De fait, quelle est la situation financière du Secours Populaire dans le Loiret ?
N.J. : Il y a eu un afflux de dons à l’occasion du premier confinement, puis une chute au moment des vacances d’été, ce que nous jugions inquiétant. Depuis quelques semaines, c’est reparti à la hausse. Nous devrions finir l’année avec une situation stable, voire légèrement supérieure à l’exercice passé. Il faut savoir que nous avons de nombreux donateurs réguliers, souvent des personnes âgées, et des donateurs occasionnels qui réagissent à l’actualité, là, plutôt des jeunes publics. Parallèlement, nous recevons énormément de demandes de bénévolat. Tout ceci est favorisé par un gros relais médiatique sur les situations de précarité, notamment au début du confinement de printemps.
Qu’attendez-vous aujourd’hui, en cette veille de fêtes ?
N.J. : L’argent demeure le nerf de la guerre, sachant que les dons permettent une réduction fiscale de 75% avec un plafond poussé cette année à 1000 euros. Nous avons également besoin de jouets neufs pour Noël et, plus généralement, de denrées alimentaires sèches pour faire face à l’augmentation du nombre de personnes que nous accompagnons. Avec les confinements successifs, beaucoup de gens ont basculé dans la pauvreté.
Propos recueillis par Mourad Guichard