Les entreprises loir-et-chériennes tiennent le choc

Tops de la Nouvelle République, Chambre de commerce et d’industrie et Medef 41 confirment que malgré la crise les entreprises veulent croire en l’avenir.

Ulrich Thomir directeur du MEDEF 41 (à gauche) et Paul Seignolle, président lors de l’AG du 1er décembre 2020. Photo JLV

Certes, comme le déclare avec émotion Marie-Célia Chavigny, restauratrice aux Banquettes rouges à Blois, lors de l’Assemblée générale (AG) de la Chambre de commerce et de l’industrie (CCI) de Loir-et-Cher du 30 novembre dernier, « nul ne sait ce que sera l’avenir du secteur de l’hôtellerie-restauration, une bonne partie ne s’en sortira pas avec seulement le click & collect et les aides. Nous voulons travailler ». 

Alors en attendant une hypothétique réouverture de leurs établissements le 20 janvier 2021, la profession s’organise. Elle vient notamment de déposer un recours devant le Conseil d’État pour « inégalité de traitement avec les restaurants collectifs et routiers restés ouverts et disproportion de l’interdiction totale de travailler sur tout le territoire national au regard des connaissances scientifiques de la situation sanitaire et de l’existence de mesures moins restrictives pouvant satisfaire le même objectif de santé publique ».

Invité à cette AG, le Président de CCI France, Pierre Goguet, délivre un message de confiance et réaffirme la nécessité de l’ancrage territoriale des CCI : « Les deux confinements ont montré notre légitimité aux yeux de l’Etat, des collectivités, des organisations professionnelles et des entreprises. Il faut donc arrêter de baisser les ressources des CCI. C’est contre-productif. »

Le président de CCI France Pierre Goguet était présent en visio lors de l’AG de la CCI 41. Photo JLV

Après avoir envisagé de baisser la TFC (Taxe pour frais de chambre) à hauteur de 400 millions d’euros, les pouvoirs publics semblent être revenus à de meilleurs sentiments. Une enveloppe exceptionnelle de 100 millions d’euros a ainsi été allouée à CCI France pour amortir le choc budgétaire de la Covid-19 et, avec l’appui massif de 400 parlementaires, le réseau a obtenu une révision de la trajectoire de baisse de sa ressource fiscale qui sera « seulement » de 50 millions d’euros en 2022.

« Les commerçants ont su tenir et s’adapter. Le temps de la reprise est venu mais j’ai une pensée pour nos collègues de l’hôtellerie-restauration qui souffrent de rester fermés», déclare pour sa part Yvan Saumet, Président de la CCI 41, avant de présenter en détail les actions mises en place depuis la rentrée par les services consulaires. Présentation des plans de relance Industrie et SOS Numérique Commerces, CCI Jump, webinaires… Les conseillers consulaires n’ont pas chômé.

Rebondir avec le Plan de Relance

« Rester positif, innover et travailler » : c’est le message de résilience délivré par Paul Seignolle, président de l’organisation patronale qui compte 300 entreprises et fédère huit branches professionnelles en Loir-et-Cher à l’occasion de son assemblée générale qui s’est tenue en comité restreint le 1er décembre.

Attention cependant à l’impact du second confinement sur le moral des chefs d’entreprises : « Il sera sans doute autant psychologique qu’économique ce que traduit d’ailleurs un récent sondage qui fait état de 27 % de dirigeants pessimistes contre 15 % en juillet », estime le patron des patrons loir-et-chériens. Pour éviter le pire, le Medef 41 soutien le dispositif de soutien moral porté par l’Adesa 41 (organisme de formation) et va s’associer à la CPME (confédération des petites et moyennes entreprises) pour une campagne de prévention des suicides.

Paul Seignolle reste donc vigilant : « Notre économie est sous perfusion avec le chômage partiel et le PGE. Il faudra être attentif car certains ne pourront pas rembourser les prêts. En attendant, les entreprises doivent se saisir des opportunités du Plan de Relance ». (1)

Côté croissance, les experts du Medef ont planché et plusieurs scénariis sont envisageables en fonction d’éventuels nouveaux confinements. En 2021, le rebond pourrait ainsi être au mieux de 7 % mais au pire de 4,9 % avec un atterrissage du PIB (Produit intérieur brut) à -11 % cette année. « Nous retrouverons notre niveau d’activité de 2019 en 2023 voire 2025 », anticipe Paul Seignolle.  

Jean-Luc Vezon

(1) Le MEDEF a proposé à ses adhérents un décryptage précis des 70 mesures du Plan gouvernemental.

 

Les raisons d’y croire

Le titre du supplément des Tops de l’entreprise 2020 de notre confrère La Nouvelle République est lui aussi significatif de l’état d’esprit général. COVID-19 oblige, cette année la cérémonie, qui récompense chaque année les entreprises les plus performantes, s’est transformée en Initiatives remarquables.

Cette année, pas de grand meeting au Jeu de Paume mais une émission en direct sur TV Tours et en live sur Internet en présence de Christophe Gendry, directeur départemental de la Nouvelle République et d’Yvan Saumet, président de la CCI 41 (coorganisateurs des Tops) pour mettre en lumière l’agilité, la créativité et le sens de la solidarité. Au-delà de la performance économique, le jury des partenaires (Dev’Up, Partnaire, MMA, Caisse d’Épargne-Centre Val de Loire, Fiducial) et membres associés (MEDEF 41, CPME, CMA 41, Chambre d’Agriculture, Engie) a dont distingué sept entreprises. 

 

Dans la catégorie solidaire

LE GLANDIER

Pendant le confinement, Francine et Jacques Coullet, propriétaires de ce gîte de groupes à Villeherviers, ont accueilli des gens en difficulté temporaire de logement. Au total, une dizaine de personnes sont venues vivre quelques semaines sur le site.

BARTOLAC

Le groupe familial Bartolac (70 salariés, 15 millions d’euros de chiffre d’affaires) fabricant de peintures liquides de protection ou décoratives pour l’industrie implanté à Mer a produit bénévolement pendant le confinement 8000 litres de gel hydroalcoolique mis à disposition de la préfecture.

MAX VAUCHE

Le chocolatier qui a ouvert en mars dernier une nouvelle boutique et un laboratoire au Controis-en-Sologne, a fait don de sujets de Pâques invendus à plusieurs Ehpad du département.

Dans la catégorie innovation

DARGAISSE

L’entreprise vendômoise de tôlerie industrielle de précision a développé un nouveau marché en fabricant une gamme de distributeurs de gel hydroalcoolique.

AUX PAS SAGES

A la tête d’une boutique de chaussures à Mer, Yaëlle Boulay, 28 ans, a créé un site Internet marchand et réalisé un chiffre d’affaires additionnel lui permettant de financer son développement.

MON VITRIER-SERRURIER

William Letort à la tête de cette entreprise artisanale situé à Saint-Ouen a produit des séparateurs en polycarbonate ce qui lui a permis de passer le cap de la crise sanitaire.

TOUGAT

Enfin, l’entreprise de bâtiment vinolienne Julien Tougat (11 salariés, 1,1 million d’euros de CA) a été récompensée pour son agilité. Le jeune chef d’entreprise vient notamment de reprendre la concession Aquilus (piscines et spas).

 

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