[Billet]
Tout le monde le sait, l’univers de la musique est frappé de plein fouet par la crise sanitaire. On parle beaucoup des concerts annulés, des scènes vides et des spectateurs privés de ces moments de culture partagée qui font le sel de la vie… On sait peut-être moins la ténacité des musiciens à poursuivre leur art et son enseignement, au prix d’acrobaties et inventivités incroyables qui les emmènent sur les chemins du virtuel.
Mais on sous-estime certainement les effets indirects de cette situation d’attente sur les boutiques de musique (auxquelles Magcentre avait consacré une série de reportages en mai-juin 2020).
La vitrine du magasin À la ville de Crémone, décembre 2020 ©AC Chapuis
Les luthiers dont la mission est de vendre, louer, réparer, entretenir les instruments à cordes, se trouvent comme bâillonnés et littéralement hors service, notamment par rapport à leur clientèle d’apprenants, et rares sont les clients à franchir le seuil de leurs portes.
Au-delà du questionnement partagé par tous ces fameux « commerces de proximité », c’est toute l’interrogation sur le devenir de la pratique musicale, considérée non prioritaire dans la hiérarchie des « besoins essentiels » d’une population.
Mais le secteur reste vivant et veut y croire ! Comme en témoigne la mise en scène et le message du magasin À la ville de Crémone.
Il est des lieux nécessaires à la vie d’une cité, de la rencontre, de la musique. Soutenons ces boutiques de musique et faisons en sorte que le dream évoqué ne devienne pas un mauvais rêve en attendant les jours meilleurs… La musique, la vie, les humains sont plus forts que la fatalité !
Anne-Cécile Chapuis
Retrouvez notre série de reportages sur les boutiques de musique :