[Publi-rédactionnel]
Alors que le deuxième confinement sonne le glas des activités en extérieur et des interactions sociales, le repli sur nos outils numériques semble inévitable. En revanche il n’est pas sans danger, notamment pour les jeunes. En ce mois novembre, Le Conseil départemental du Loiret lance donc une campagne de sensibilisation et de prévention.
« Un jeune Français passe environ 1450 heures par an devant ses écrans, 850 heures par an devant ses enseignants, contre 52 heures par an avec ses parents en temps de qualité ». Les propos introductifs de l’ouvrage Socialisation des jeunes et éducation aux médias de la sociologue des médias, Divina Frau-Meigs, sont d’autant plus vrais en période de reconfinement.
Téléphone, tablette, télévision, ordinateur, objets connectés, console, etc., les écrans sont omniprésents dans notre quotidien. « Il convient toutefois de rester vigilant pour qu’une pratique excessive de l’enfant ne devienne pas pathologique à l’âge adulte », prévient Brigitte Hercent-Salanié, médecin à la PMI (protection maternelle et infantile) du département du Loiret. Conscient des risques liés à l’usage excessifs des écrans, le Conseil Départemental du Loiret lance une campagne de prévention et de sensibilisation, en ce mois de novembre confiné.
Dans cette démarche, le Département vise à promouvoir les bons usages des outils numériques, d’Internet et des réseaux sociaux auprès des collégiens, des jeunes et de leur entourage. Cette campagne, lancée en partenariat avec Mpedia, site grand public de l’Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) s’intitule : La meilleure application pour votre enfant, c’est vous. Cette campagne sera relayée par toutes les équipes de PMI du Loiret.
Un cadre parental
« L’âge auquel un enfant a son premier outil numérique ne cesse de baisser en France : premier smartphone à neuf ans ; première tablette à six ans, signale Thomas Rohmer, président de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique. Il faut remettre de la cohérence éducative dans tout cela. Ce sont des outils voulus, achetés par les adultes qui doivent être conscients qu’équiper leurs enfants de plus en plus tôt n’est pas anodin. »
Ainsi, Brigitte Hercent-Salanié rappelle les risques liés à l’usage excessif des outils numériques : risques d’obésité, du fait d’un manque d’activité physique au profit des écrans ; risques de dépression augmentés par l’usage des réseaux sociaux, notamment chez les adolescents ; des troubles du sommeil puisque « l’écran du portable même avec une luminosité faible tient éveillé, retardant l’horloge interne et impactant la qualité du sommeil ». Elle rappelle qu’« il ne faut pas oublier que les enfants prennent exemple sur leurs parents et les imitent ! Il est donc nécessaire que les parents s’interrogent sur leur propre usage des écrans ».
Le Département accompagne les jeunes et leurs parents. Ainsi, une campagne d’affichage sera visible sur le réseau d’abribus du territoire. Les médecins de la PMI du Département sensibiliseront également les parents lors des consultations, par le biais de jeux, documents, etc. Des jeux de memory, des jeux de cartes seront distribués aux familles qui se rendront dans les consultations pour guider les parents sur l’utilisation des écrans et surtout l’importance des interactions avec leurs enfants.
« L’idée n’est pas de diaboliser les écrans, qui font partie de notre vie, mais de donner des repères aux parents pour un bon usage, explique Brigitte Hercent-Salanié. Les écrans ne doivent pas faire écran aux interactions entre adultes et enfants. Les effets négatifs observés chez les enfants et les adolescents ne sont pas liés directement aux écrans mais à l’absence d’interactions qu’ils ont empêchées. Il est nécessaire de se demander ce que l’on n’a pas fait parce qu’on était devant un écran à jouer ou à surfer… Et ceci est valable pour tous les âges ! »
Quelques recommandations Brigitte Hercent-Salanié, médecin à la PMI du Département du Loiret :
Fixer à l’avance le temps d’écran autorisé, éviter les écrans comme récompense et repousser le plus possible l’âge d’équipement des enfants.
Il est également conseillé de fixer les règles quant à ce à quoi les enfants auront accès afin de les protéger de contenus inadaptés. Il faudra bien sûr superviser leur activité sur les écrans en la limitant aux salles communes du foyer familial. L’usage des écrans par les enfants doit être accompagné en respectant la signalétique d’âge et en parlant avec eux de ce qu’ils ont vus. Des balises ont été proposées en fonction de l’âge des enfants et sont autant de repères pour les parents.
Avant 3 ans, éviter la télévision et les écrans interactifs. Les échanges avec leur entourage et l’utilisation des cinq sens vont être essentiels pour le bon développement de l’enfant. C’est en touchant, manipulant les objets avec lesquels l’enfant joue qu’il va se familiariser avec une espace en trois dimensions, lui permettant d’appréhender le monde qui l’entoure.
Entre 3 et 6 ans, éviter d’offrir une console de jeux personnelle à l’enfant et éviter de placer une télévision ou un ordinateur dans la chambre de l’enfant, privilégiez le jeu à plusieurs et en famille, redécouvrir les jeux de sociétés, il en existe pour tous les âges ! Favoriser les activités en extérieur…
Entre 6 et 9 ans, fixer un temps d’écran autorisé et favoriser les activités hors écrans.
A partir de 9 ans, les parents peuvent initier leurs enfants à internet tout en expliquant ses dangers, la durée autorisée doit toujours être fixée par les parents. Avant 12 ans, pas d’inscription aux réseaux sociaux.
Après 12 ans, les parents peuvent laisser leur enfant surfer sur internet seul à condition qu’il ait bien intégrer les risques de cette pratique et qu’un cadre soit bien défini sur les moments de connexions (en évitant les connexions nocturnes et illimités depuis sa chambre)…