Les prises de position d’Emmanuel Macron sur le séparatisme, l’islam radical et l’assassinat de Samuel Paty, ont accéléré la pression sur les responsables musulmans. Profitant de cette fenêtre politique par obligation ou par désir de créer des normes et un cadre les responsables et les acteurs de la question cultuelle musulmane ont agi. Hier, répondant à une demande d’Emmanuel Macron les dirigeants du Conseil français du culte musulman (CFCM) lui ont présenté un projet de conseil national des imams. En effet, le chef de l’État leur avait demandé de créer une instance chargée de labelliser les imams en France, a fait savoir l’Élysée.
La mosquée de la Source Orléans DR
Emmanuel Macron leur a en outre demandé de rédiger, en lien avec le ministère de l’Intérieur, une « charte des valeurs républicaines » sur laquelle devront s’engager le CFCM et les neuf fédérations qui le composent. Il leur a donné rendez-vous dans une quinzaine de jours pour lui présenter cette charte. Cette charte, a demandé le président, devra affirmer la reconnaissance des valeurs de la République, préciser que l’islam en France est une religion et pas un mouvement politique, et stipuler la fin de l’ingérence ou de l’affiliation à des Etats étrangers.
Le rôle du conseil
Le conseil des imams pourra non seulement labelliser les imams et leur donner une carte officielle, mais aussi leur retirer l’agrément en cas de manquement à la charte et à un code d’éthique qu’il devra élaborer. Le président a donné au CFCM six mois pour mettre en œuvre un référentiel de formation des imams. En fonction de leur rôle – imams dirigeant la prière, imams prêcheurs et imams conférenciers – il leur sera demandé différents niveaux de connaissance du français et de diplômes, allant jusqu’à des formations universitaires.
F.C.