La Région vient de dévoiler, ce 16 novembre, son plan d’urgence afin de venir en aide aux étudiants les plus précaires. Il s’accompagne de la gratuité totale des transports pour l’ensemble des étudiants et intervient, alors que des questions se posent de nouveau, sur l’implication de l’université elle-même.
Des bénévoles distribuent des biens de première nécessité et de la nourriture aux étudiants restés confinés en mars 2020, dans les résidences universitaires orléanaises. Photo Mourad Guichard
Crise sanitaire oblige, la Région Centre-Val de Loire dégaine une nouvelle série de dispositifs à l’attention des étudiants placés dans une situation de précarité grimpante. « Tant sur un plan matériel que psychique, leur situation s’est passablement dégradée », explique François Bonneau, le président de Région, à l’occasion d’un point presse ce 16 novembre. « Après des échanges avec les organisations étudiantes et la direction de l’université, nous avons décidé de mettre en place des interventions essentielles », ajoute-t-il.
Parmi ces interventions, il y a l’attribution d’une somme de 100 euros au bénéfice de 3000 étudiants parmi les plus précaires. L’ensemble des étudiants de la région bénéficiera de la gratuité des transports (trains et cars Rémi) sur simple présentation d’une attestation indiquant qu’ils effectuent un trajet domicile-université. Un renforcement de la plateforme de jobs étudiants baptisée Jobaviz figure également au programme. « Nous allons combler les manques de personnels dans nos lycées (compétence régionale, NDLR) par l’attribution de missions de plusieurs demi-journées par semaine pour assurer la restauration ou divers travaux, explique François Bonneau. En aidant nos étudiants et en pourvoyant ces emplois vacants et utiles, nous faisons d’une pierre deux coups ».
François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire ©Elodie Cerqueira
La carte d’achat d’un montant de 20 euros utilisable via le site Yeps va être réactivée. Elle servira à l’acquisition de biens culturels au premier rang desquels, François Bonneau espère compter une importante proportion de livres, choix utile au redémarrage économique des librairies de proximité. Enfin, la Région va épauler le Crous dans sa mission d’écoute et d’accompagnement psychologique pour les étudiants qui en éprouveraient le besoin.
Sur l’ensemble de ces mesures, le président de Région est clair : « Elles arrivent en renfort, en complément des aides déjà apportées aux étudiants ». Si tant est qu’il y ait déjà des aides universitaires mises en place… Pour exemple, tout comme lors du premier confinement, les étudiants précaires de l’Université d’Orléans ne peuvent, pour l’heure, que compter sur les bonnes volontés pour espérer bénéficier du minimum vital. Ainsi, le 13 novembre dernier, tout l’après-midi durant, une distribution alimentaire a eu lieu en dehors du campus grâce au concours du Secours Populaire Français (SPF) et du syndicat étudiant UNEF.
Compte-tenu des affaires politico-judiciaires qui l’agitent, il est à craindre qu’une nouvelle fois, la réactivité de l’université d’Orléans fasse défaut pour répondre à l’urgence de la précarité vécue par certains étudiants.
Crainte d’autant plus fondée que ces cas de précarité seront signalés à la Région par l’université elle-même ; cette dernière ayant, à plusieurs reprises, exigé des documents de manière illégale conditionnant l’aide aux étudiants les plus démunis, souvent d’origine étrangère, exigence finalement abandonnée. « J’ai rédigé un courrier à la présidence de l’université afin de préciser les choses, a confié à Magcentre le président de Région. J’y rappelle que nos dispositifs viennent en complément des aides qui doivent être apportées aux étudiants et que ces dernières doivent être apportées avec simplicité et réactivité. »
Mourad Guichard