À l’image du First Inn hôtel de Blois, rattaché au groupe orléanais voshotels.com, les hôteliers connaissent de grosses difficultés. Fermeture partielle ou totale, chômage partiel, prêts garantis…, ils mobilisent tous leurs efforts pour passer le cap.
Christophe Tirvert, directeur général des exploitations hôtelières du groupe voshotels.com et Gaëlle Katona, directrice de First Inn Blois. ©JLV
« Avec ce second confinement venant après une saison où les touristes étrangers étaient absents, les hôteliers sont dans une situation critique financièrement. Nous demandons donc au gouvernement une annulation des charges sociales pendant la crise et des aides aux collectivités sous forme de subventions car les aides prévues arrivent trop tard », explique Sabine Ferrand, présidente de l’UMIH Centre-Val de Loire en pointant le risque de fermetures et de suppressions de milliers d’emplois dans un secteur qui représente près de 30 000 actifs (salariés et non-salariés) dans notre région.
Qu’ils soient de chaînes ou indépendants, les hôtels sont désormais quasi vides. C’est le cas du First Inn situé 25 bis rue de la Vallée Maillard à proximité de la zone d’activité nord de Blois, en Loir-et-Cher. « Nous sommes fermés les vendredis, samedis et dimanches car il n’y a plus de clientèle loisirs. Les autres jours, nous avons encore quelques nuitées professionnels (soirées étapes) mais avec l’obligation du télétravail, elles se raréfient », précise Gaëlle Katona, directrice de cet établissement 2 étoiles, moderne et accueillant de 63 chambres.
Intégré au groupe hôtelier indépendant Voshotels.com (110 salariés et 11 établissements à Blois, Saran, Dieppe, Albert-en-Somme, Les Ulis, Aix, Apt, Briançon, Porticcio et Saint-Médard-en-Jalles sous enseigne First Inn, Mercure, Ibis et Suite Home), l’hôtel, ouvert en 2015, voit son taux d’occupation fondre comme neige au soleil (il était de 58 % en 2019). Sa directrice a dû recourir au chômage partiel et s’est privé de saisonniers l’été dernier. Au final, l’établissement avait perdu 46% de CA au 30 octobre.
« Quatre établissements sont fermés. Nous avons jusqu’à maintenant évité de recourir aux licenciements grâce au chômage partiel mais jusqu’à quand ? Nous n’avons plus aucune visibilité, ni réservations pour 2021 », déclare de son côté Christophe Tirvert, directeur général des exploitations hôtelières du groupe qui devrait bénéficier d’un prêt direct de l’Etat à taux zéro (1).
Gaëlle Katona, directrice de First Inn Blois. ©JLV
La clientèle groupe, précieuse pour First Inn, est aux abonnés absents. « Habituellement, je calais mes groupes pour avril-mai, maintenant, je fais des vouchers », déplore la directrice. Cette lutte pour rester ouvert passe donc plus que jamais par une action commerciale volontariste sur Internet. « Je fais en sorte d’alimenter notre site web et les réseaux sociaux. La majorité des réservations se font par ce canal qui est devenu une habitude de consommation (2) », développe Gaëlle Katona.
Respect scrupuleux du protocole sanitaire
Pour Gaëlle Katona, présidente de la section hôtellerie de l’UMIH 41, le challenge est de fidéliser ces clients pour qu’ils achètent en direct et non via booking.com ou expedia.fr qui prennent 18 % de commission : « Nous misons d’abord sur le service et notre ancrage sur le territoire avec par exemple une offre de séjours packagés mettant en valeur les atouts touristiques locaux. » Le groupe qui applique scrupuleusement le protocole sanitaire mise aussi sur la labellisation pour rassurer les clients sur la Covid-19. Le label du bureau Veritas sécurité-prévention-hygiène SafeGuart est ainsi mis en avant et tout est fait pour faciliter le séjour des voyageurs malgré la Covid-19 : plateau repas, digicodes…
Jean-Luc Vezon
(1)Accessible aux entreprises qui n’ont pas eu de PGE. Différé de 3 ans.
(2)Près de 80 % des réservations sont issus des plateformes.