Fleury-les Aubrais, précurseur des forêts Miyawaki dans le Loiret

Coller à la méthode du botaniste japonais et faire pousser des micro forêts en zone urbaine, c’est le challenge qui avait été annoncé par la nouvelle équipe municipale. Fin novembre, une première plantation marquera le début d’une série de 12 projets identifiés. Une reforestation naturelle pour lutter contre les îlots de chaleur en milieu urbain.

Rue Marcelin Berthelot à Fleury les Aubrais (Loiret), sortiront de terre d’ici 3 ans les premières arbres de la forêt au cœur de la ville. ©JF

« 44 degrés sur le bitume devant l’école Louis Aragon, en plein midi. 35 degrés le même jour, à la même heure, au parc de Lignerolles… 9 degrés d’écart entre les deux sites à 100 mètres l’un de l’autre ». Ce test confirme l’évidence quand Johann Fourmont, adjoint à la Transition Écologique à la mairie de Fleury-les-Aubrais (Loiret), fixe le thermomètre, l’été 2019 : la végétation est source de fraîcheur. Dans le détail, un arbre de 5 m3 peut absorber l’équivalent de 5 tonnes de CO2 soit  les émissions de 5 vols aller-retour Paris- New York, explique l’ONF, faisant ainsi de la forêt le 2e plus grand puits de carbone de la planète.

Une forêt sur un parking

Akira Miyawaki est à l’origine de cette méthode de micro reforestation. ©DR

Inscrit au programme municipal « Pour une Ville en transition plus verte et enfin écologique », la ville de Fleury-les-Aubrais a donc décidé de verdir sa ville en plantant des micro forêts. Mais pas n’importe comment. Des plantations selon la méthode du botaniste japonais Akira Miyawaki. En fort développement en France et partout dans le monde (40 millions d’arbres plantés pour 1700 forêts crées depuis 1971 dans 15 pays), ces forêts urbaines peuvent pousser sur quelques centaines de mètres carrés, « l’équivalent d’environ 80 places de parking ! », lance Johann Fourmont. Le concept ? « Planter de façon très dense des forêts à croissance rapide sans intervention humaine, qui formeront un écosystème autonome comme les dernières forêts primaires de la planète. Entendons-nous, ce ne sont pas des forêts pour ramasser des champignons ! ».

70 essences locales

La première micro forêt du Loiret, sera ainsi plantée fin novembre à Fleury-les-Aubrais sur 1300 m2, rue Marcelin Berthelot, face à la place de l’Abbé Pasty. « 5 à 6 arbres par mètre carré, précise Johann Fourmont. 70 essences locales sélectionnées en appui de l’Agence Régionale de la Biodiversité du Centre Val de Loire ». Du Haut et moyen jet pas plus de 5 mètres, tel érable, cèdre, sorbier… pour favoriser le retour des oiseaux, complétés en remplissage par du cassis géant ou encore seringat bouquet blanc apprécié des abeilles, et des vivaces (carex pendula…) en lisière de forêt pour retenir l’humus et apporter de l’humidité. Toute une végétation qui s’installera en autonomie, attirant naturellement une diversité d’oiseaux, de petits animaux, d’insectes… « Un retour de la biodiversité qui redonnera vie au cœur de ville ».

12 projets identifiés

Traversée par un chemin, cette micro forêt donnera lieu à une sensibilisation pédagogique auprès des scolaires des écoles Jules Ferry, Pierre et Marie Curie et Maurice Jourdain. Un premier pas vers une dizaine d’autres projets déjà identifiés selon les possibilités offertes par le plan local d’urbanisme de la ville : rue Émile Zola, rue des Fosssés, rue René Séragu et autres zones de friches… « Des forêts naissantes qui devraient nous survivre à tous », se réjouit Johann Fourmont.

Estelle Boutheloup

Commentaires

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  1. A quand la place du Martroi avec de toutes petites forêts? Ce serait autre chose que la “plancha” pour géants entourée de palmiers niçois où le cheval de Jeanne n’ose même pas poser le sabot qu’il pleuve ou fasse grand soleil.

  2. Il est vrai que traverser cette place l’été est un calvaire, c’est l’endroit le plus pénible de la ville (pour moi) ; mais dans une ville, il faut nécessairement un endroit pour réunir des manisfestations commerciales (marchés divers, marché de Noël, expositions et réunions extérieures, etc) ; et puis planter des petites forêts au dessus d’un parking souterrain ce n’est pas évident !
    Mais un endroit suffit, le reste du minéral doit laisser une partie de son espace à des arbres et végétations diverses, ça c’est une démarche à entreprendre.
    Enlevons des pavés, plantons des arbres, végétalisons certaines surfaces (des murs nus) inutiles qui nous renvoient la chaleur l’été et surtout en périodes caniculaires, c’est pénible ; mais ici et là, il y a des trottoirs très larges qui accepteraient facilement une rangée d’arbres, !
    La rue Jeanne d’arc, surtout que le tram y roule grâce au système APS, est une catastrophe, là il faut planter et remplacer cette petite délimitation “verte” ridicule !
    Et tant d’autres endroits en ville que j’ai répertorié et la liste est longue, même s’il y a de la place pour un seul arbre, il faut saisir cette chance !
    Dans mon quartier, beaucoup râlent après les pigeons qui ne “respectent” pas les voitures stationnées à l’ombre des arbres. Qui est de trop ?
    Et ce grand espace qu’est le parking Munster, y a t-il un projet d’aménagement ? Une centaine d’arbres pourrait y être planté, même si cela impacte quelques places (ce parking est la plupart du temps, occupé entre 40 et 50 % de sa capacité), il y a de la marge !

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