Élu sénateur de l’Eure-et-Loir, le 27 septembre dernier, le Chartrain Daniel Guéret (DVD) est à 59 ans le petit nouveau de la promotion eurélienne.
Daniel Guéret, en Eure-et-Loir, fait ses premiers pas au Sénat depuis son élection, le 27 septembre 2020. Photo ZC/Magcentre
Son entrée au palais du Luxembourg, le Chartrain Daniel Guéret (DVD) ne l’avait réellement imaginée avant cet été. Aussi on sent vite l’émotion de l’ancien fantassin de la droite départementale, qui a rejoint dans les années soixante-dix, à la veille de ses 18 ans, les rangs du RPR (le grand parti de la droite jusqu’au début des années 2000), quand il avoue, comme beaucoup de nouveaux sénateurs élus le 27 septembre dernier, avoir « mis un peu de temps » ce dimanche soir « à réaliser ».
Avec 277 voix sur 1318, l’homme de 59 ans, tête de liste de « Territoires d’Eure-et-Loir », qui était jusqu’ici vice-président du Conseil départemental de Chartres Métropole et adjoint au maire de Chartres, a en effet remporté son pari un peu fou : devenir l’un des trois sénateurs euréliens de la promotion 2020-2026, après une campagne éclair.
Et pas seulement à cause de la Covid-19, dont l’impact économique et sanitaire a pris une nouvelle réalité sous les ors de ce palais républicain, avec l’annonce début octobre d’une dizaine de sénateurs et collaborateurs testés positifs. D’où la campagne de dépistage auprès des sénateurs, des fonctionnaires et des collaborateurs et le renforcement du protocole sanitaire (nombre de sénateurs limités dans l’hémicycle ou en commission, annulation des colloques, manifestations et autres visites….) pour tenter de limiter de nouvelles contaminations.
Ambitions
C’est la décision tardive du président du département Claude Térouinard (DVD, Brou) d’enjamber cette élection pour mieux se concentrer sur les départementales à venir, programmées pour l’heure en mars 2021, qui a rebattu les cartes. Et suscité fin juillet de nouvelles ambitions locales. Surtout quand ce dernier et le maire de Chartres et président de Chartres métropole, Jean-Pierre Gorges (DVD), défendent ouvertement l’idée d’un candidat chartrain, capé localement, à ce scrutin de liste à la représentation proportionnelle. On connaît la suite : l’adoubement fin août de l’ancien patron départemental des Républicains, qui se présente comme le trait d’union entre la ville et la campagne. Sa présence sur la ligne de départ provoque quelques remous dans la droite eurélienne. Car cette candidature sur le tard n’est pas au goût de tous sachant que les postulants sont déjà nombreux, comme le maire de Favril et patron des maires ruraux, John Billard, à jouer la carte de la ruralité pour gagner le cœur des 1318 grands électeurs d’Eure-et-Loir.
Ticket d’entrée
A peine élu, le nouveau sénateur, déjà épaulé de deux assistants parlementaires, est à la tâche. Dans un premier temps sans bureau avec le chassé-croisé des entrants et sortants et les démarches administratives pour intégrer l’un des huit groupes politiques du sénat, Daniel Guéret multiplie les rendez-vous depuis sa journée d’intronisation, le 29 septembre dernier.
Sur son agenda, on voit entre les commissions, les réunions de groupe et les questions d’actualités, le nom des deux autres parlementaires du département Chantal Deseyne (LR) et Albéric de Montgolfier (LR), réélus avec succès pour 6 ans lors de ce renouvellement partiel de l’hémicycle, mais aussi de patronymes plus connus. Comme celui de Bruno Retailleau, patron du groupe LR, majoritaire au Sénat. «J’ai fait l’expérience de travailler dans des majorités et des oppositions. Aussi, je sais qu’on est plus efficace quand on est dans la majorité », glisse le Chartrain, tout en officialisant sa présence sur les bancs de son ancienne famille politique.
Un retour sur la pointe des pieds, deux ans après avoir quitté LR. Pas question en effet de reprendre la carte du parti dont l’esprit chiraco-gaullien lui semble partiellement galvaudé. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si une de ses premières décisions a été, après avoir été encouragé par le président Gérard Larcher, de déposer sa candidature au sein de l’Amicale gaulliste du sénat. Présidé par Charles Guené, parlementaire de la Haute-Marne (LR), ce cercle politique qui réunit quelque 80 sénateurs et sénateurs honoraires, dont des élus de la région comme sa collègue Chantal Deseyne. ne s’ouvre qu’à des membres cooptés.
Feuille de route
Bien que petit nouveau à la Commission de l’Aménagement du territoire et du développement durable, Daniel Guéret n’a pas caché son intérêt pour les questions d’infrastructures, de transports et d’énergie. Des thématiques un peu fourre-tout mais chères à « l’élu local du quotidien », qui travaille depuis plusieurs années sur des dossiers précis comme celui de la RN154 ou les liaisons ferroviaires.
Avec ce nouveau mandat, l’ancien directeur commercial, qui aimerait aussi s’investir davantage dans la transition énergétique, ne compte pas pour autant délaisser le territoire eurélien. Comme pourrait le laisser supposer sa démission au Département où il sera remplacé par Alain Bellamy, maire de Clévilliers, et qui résulte simplement de la loi sur le non cumul des mandats. Aussi, pour l’homme qui veut être « l’élu du département au sénat et non pas le représentant du sénat dans le département » a déjà annoncé une grande tournée des élus et des conseillers municipaux d’Eure-et-Loir. Histoire peut-être de préparer les départementales et les régionales, qui restent pour l’heure programmées au printemps prochain.
Z.C.