Orléans, by (last) night : le moment des « provisions » !

[Billet]

Jeudi 29 octobre, 18 heures, Orléans a une allure de veille de fête…Cherchez l’erreur ! Les accès à la ville sont saturés, des files d’attente se forment devant les magasins, les terrasses sont pleines…ça bouge, ça bruisse, ça résonne…ça vit, quoi !

Le cœur de ville orléanais entre Jeanne d’arc et le carrousel. ©AC Chapuis

Le confinement a été annoncé, chacun sait que la ville va reprendre ses quartiers déserts. Forts de l’expérience du printemps, l’on s’organise. Bien sûr, la tendance est à faire des provisions. Remplir un caddy et stocker des kilos de denrées a beaucoup été critiqué, mais surtout ridiculisé car inutile. Pas de pénurie dans nos contrées.

 

Cette fois, les « provisions » semblent être d’un autre ordre. Les librairies sont prises d’assaut : la lecture est un recours sûr et efficace pendant les temps de vie au ralenti.

Les terrasses de café sont animées (dans le respect des gestes barrières..ou presque!) : boire ensemble un dernier verre est un luxe dont on ne saurait se passer.

Les chocolateries sont assaillies : étonnant, le chocolat serait-il un rempart contre la morosité ?

Le manège de la place du Martroi tourne à plein régime, égrenant sa petite musique familière : un dernier tour !

Mais tout simplement flâner en ville, regarder les vitrines, écouter les bruits et sons, être ouvert à la rencontre fortuite d’une personne connue, découvrir les monuments sous les éclairages d’automne, s’imprégner de l’animation ambiante, est une banalité de la vie courante dont on mesure la richesse et l’importance pour une communauté humaine.

Orléans, place du Martroi, veille de confinement, le 29 octobre 2020 ©AC Chapuis

Le beffroi sonne les coups de 19h, bientôt suivi par la cathédrale, Saint Paul ou Saint Donatien. Dernier coup de balai dans les magasins, bruits de rideaux qui se ferment, les pas se pressent, les terrasses vont se vider, le tramway joue de la cloche et du klaxon pour alerter les piétons distraits.

La rue Jeanne d’arc,à Orléans, sa cathédrale et son tramway © AC Chapuis

La nuit est tombée sur la ville, le confinement va étendre son manteau de vide et de silence. Chacun rentre chez soi, fort de ses « provisions » de livres, de chocolats et d’impressions multiples, laissant la ville et ses monuments en état de veille, promesse d’un « après » qu’on espère et qu’on attend…

Anne-Cécile Chapuis

 

Commentaires

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  1. Excellente description d’Orléans ville morte suite à une décision qui demande à être discutée:
    les gens censés gérer la crise sanitaire annoncent des chiffres: (Macron le 28-10: 523 morts le 27) alors que le nombre annoncé par Santé publique France était de 292 pour le 27 , 257 pour le 26, 244 pour le 28. 292 le 27 parce que les chiffres de décès en Epahd ne remontent que tous les 4 jours.
    Pourquoi cette manipulation de chiffres?.
    Du 1-09 au 20-10 7.600.000 personnes ont été testées, 38.000 ont été hospitalisées (0,5%) 6.600 ont été admises en réanimation ( 0,09%).
    Il en découle que la probabilité d’être hospitalisé pour les 66 millions est de 0,5 %.
    A à la date du 28-10 sur les 12000 lits pour réanimation annoncés par Véran fin Août “seuls” 3000 sont utilisés actuellement (33%).
    On peut raisonnablement s’interroger sur la conduite de ceux qui sont censés gouverner: ils n’ont pas les informations (accessibles sur SPF)? ce serait étonnant ou bien il y a là une volonté politique de continuer à manipuler la santé mentale en maintenant une angoisse de peur qui peut engendrer toutes sortes de violences aussi bien de la part des gouvernants : restrictions des libertés, contrôles accrus, intimidations policières lors des contrôles des auto-autorisations de sortie et aussi violences individuelles dues à des tensions (violences entre individus, dans les couples, vis à vis des enfants et pourquoi pas des animaux de compagnie!)ressenti de ras le bol et/ou sentiment que plus rien n’a de sens que tout serait permis.
    Oui nous (tous les êtres humains) vivons un épisode où notre santé physique est fragilisée mais notre santé mentale par l’excès des mesures prises et la façon dont elles sont imposées est aussi en danger.
    (tous les chiffres cités sont consultables sur Santé publique France)

  2. Bien d’accord. Bientôt, on nous dira quand aller faire pipi ! Je n’aime pas cette époque 🙁

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