FRAC: l’architecture japonaise avec des maquettes dedans: “Quand la forme parle”

Vrai plaisir pour les visiteurs (petits ou grands) avec le Frac (Fond Régional d’Art Contemporain) qui renoue avec une de ses passions : la maquette d’architecture. Rappelons au passage que le FRAC de la Région Centre Val-de-Loire possède, avec plus de mille maquettes, la plus importante collection mondiale de ces objets hybrides, sorte de condensation de la pensée de l’architecte, et leur a donné un véritable statut reconnu d’œuvre d’art à part entière. Le Frac Centre Val-de-Loire est ainsi le trait d’union entre l’art et l’architecture.

Après avoir traversé l’envoûtante exposition du rez de chaussée “Ailleurs… ou plus loin” qui nous rappelle l’intérêt du Frac pour les installations artistiques contemporaines, nous montons à l’étage pour découvrir à l’entrée de l’exposition, une première maquette parisienne celle-là, nous rappelant le projet de restauration de “l’Asile flottant”, la péniche amarrée sous le pont d’Austerlitz, péniche aménagée en 1929 pour l’accueil des SDF par l’Armée du Salut, projet de Le Corbusier auquel fut associé l’architecte japonais Kunio Maekawa, symbole du lien créatif entre nos deux pays.

La grande salle nous réserve alors  la découverte d’une collection de soixante quatre caisses ouvertes, comme chacune révélant un trésor, sous la forme d’un projet architectural illustré par une maquette. Au delà du plaisir enfantin que représente le monde réduit de la maquette, l’exposition nous offre un panorama très riche de la création architecturale japonaise contemporaine, création qui concerne aussi bien la maison privée que des espaces emblématiques comme des musées, des lieux de culte ou des écoles. Si beaucoup de ces projets, réalisés ou non, se situent à Tokyo au Japon, d’autres souvent plus ambitieux concernent d’autre pays comme la Chine ou l’Estonie avec un imposant projet de musée national.

Les maquettes sont réunies selon trois thèmes structurant la réflexion architecturale japonaise contemporaine:
-Forme et environnement,
-Concevoir une architecture pour la communauté,
-Un nouveau rapport public privé.
Mais ce que l’on retiendra de cette très riche exposition, c’est la légèreté, la finesse souvent très aérée d’une architecture que l’on aurait crue pourtant très contrainte par la menace sismique avec laquelle vit ce pays. Au contraire, ce sont des propositions qui laissent souvent libre court à une approche parfois poétique du geste architectural, puisant tant par la diversité des matériaux que par l’inventivité des formes, dans une culture de la ligne ancestrale, si caractéristique du Japon d’aujourd’hui.

Pas de doute, ces formes nous parlent…

Gérard Poitou