Comme l’avait révélé Magcentre, les conclusions de la Rapporteure publique du Tribunal administratif d’Orléans sont allées dans le sens des demandeurs, préconisant le maintien de Bruno Cœur, maire de Bou, au poste de 15e vice-président de la Métropole d’Orléans. Si ces conclusions étaient confirmées par le Tribunal, il s’agirait d’un véritable camouflet pour la gouvernance Chaillou-Grouard.
Bruno Coeur, maire de Bou, Photo Magcentre
C’est ce jeudi 15 octobre à midi que s’est tenue l’audience relative à la contestation de l’élection de Florent Montillot au poste de 15e vice-président de la Métropole d’Orléans. Elle s’est ouverte en l’absence de Bruno Cœur, le maire de Bou légalement élu et retenu ce jour à cause d’un incendie survenu sur sa commune. Étaient présents Patrick Communal, le citoyen engagé à l’origine de l’un des recours ainsi qu’un représentant du Préfet ; mais aussi et surtout Florent Montillot visé par plusieurs procédures judiciaires.
La Rapporteure publique est allée dans le sens des protestations, demandant l’annulation de l’élection de Florent Montillot au poste de 15e vice-président. La magistrate a invoqué les « menaces et pressions » dont aurait été victime Bruno Cœur juste après son élection, le poussant à aussitôt démissionner avant de se rétracter. « Sa démission aurait pris effet si le Préfet l’avait acceptée », a précisé la Rapporteuse. Or, Bruno Cœur, qui entend rester dans ses fonctions de vice-président, n’a jamais formellement démissionné, cette démarche devant être effectuée par écrit auprès de la Préfecture.
Naturellement, le combatif Florent Montillot n’a pas épousé cette conclusion pourtant étayée par la jurisprudence administrative. « Vous évoquez des menaces, des pressions et des représailles à l’encontre de sa commune ? J’ai en ma possession des témoignages écrits qui affirment le contraire », a-t-il martelé à la barre pointant ceux de Christophe Chaillou et de Serge Grouard qui, pour le coup, sont juges et parties. Mais aussi ceux d’élus jugés proches du maire de Bou.
« J’ai moi-même une ferme dans le Périgord et je suis sensible à la biodiversité et aux petits villages! »
Florent Montillot face à la presse quelques minutes après sa sortie du Tribunal administratif d’Orléans, le 15 octobre 2020. ©Mourad Guichard
Quant aux manœuvres présumées qui auraient altéré la sincérité du scrutin, Florent Montillot les a reconnues. Mais en les attribuant à son adversaire, Bruno Cœur. « Le maire de Bou a lu une déclaration, ce que je n’ai pas fait, car c’est contraire aux usages », a assuré l’élu orléanais. « Il y a évoqué son intérêt pour la biodiversité et les petits villages. J’ai moi-même une ferme dans le Périgord et je suis sensible à la biodiversité et aux petits villages! », s’est-il défendu.
Qualifiant les soupçons de pressions sur Bruno Cœur de la part de la gouvernance métropolitaine de « propos diffamatoires », Florent Montillot a globalement jugé déloyale l’attitude de son adversaire. Ce dernier est notamment accusé d’avoir dissimulé sa candidature auprès de ses collègues métropolitains, provoquant un « effet de surprise » préjudiciable à la règle d’égalité entre les candidats.
Si le Tribunal administratif d’Orléans, qui doit rendre sa décision le 26 octobre, confirmait les conclusions de la Rapporteure publique, l’élu possiblement déchu assure qu’il serait « prêt à interjeter appel devant le Conseil d’État ». Début, donc, d’un long épisode judiciaire dont la Métropole n’avait pas vraiment besoin….
Mourad Guichard