Dans l’émission diffusée sur M6 dans la série Enquête exclusive, sur la délinquance des mineurs à Orléans, dont nous avons relevé le caractère pour le moins tendancieux dans Magcentre, l’interview de Florent Montillot, adjoint à la sécurité de la ville d’Orléans, ne manque pas de susciter la polémique.
Après avoir évoqué des mineurs de sept-huit ans déambulant dans les rues malfamées de la ville, nous rappelant une autre polémique autour d’un arrêté interdisant la rue aux enfants la nuit, arrêté qui fit grand bruit pour un résultat quasiment nul, Florent Montillot se laisse aller, comme un point d’orgue de ce documentaire à charge, à parler de mineurs retournés à l’état de “primitifs”, “ensauvagés” voire “bestiaux”… Si les ligues de défense des animaux ne se sont pas manifestées, l’opposition municipale de gauche et écologiste proteste dans un communiqué de ces propos “indignes d’un élu de la République” et sa méconnaissance des réalités sociales de cette délinquance.
Délinquance des mineur·e·s à Orléans, Florent Montillot se fourvoie
Les élu·e·s du groupe « Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes » d’Orléans condamnent et dénoncent fermement les propos choquants tenus par Florent Montillot, adjoint à la sécurité, lors de l’émission diffusée sur M6 ce dimanche 10 octobre, et ayant pour thème la délinquance des mineurs à Orléans.
Il est ainsi insupportable de l’entendre traiter des enfants de “primitifs, bestiaux”, qualificatifs qui leur ôtent toute humanité.
Dans le même temps il stigmatise les parents en les désignant comme seuls responsables, et contribue ainsi à entretenir des caricatures qui nourrissent le climat de haine et de repli sur soi.
Ces propos ne sont pas dignes d’un élu de la République.
Même sa tentative d’atténuation de ses déclarations, visant à dire que moins de 1% de la population serait concernée, relayée dans l’article de La République du Centre du 12 octobre, ne dupe personne et accentue l’indignité de tels propos.
De plus, et en filigrane, ce sont les quartiers populaires qui sont visés. Ainsi, en affirmant que “99,99,99%” seraient bien et les quelques autres violeraient il exprime une nouvelle fois son ignorance et son incompétence sur les sujets des violences sexuelles et sexistes et plus largement de sécurité.
Cette vision réductrice permet à la Municipalité de ne jamais poser la question sociale. Pourtant comment oublier que les quartiers et les populations ciblées par le premier adjoint de Serge Grouard sont aussi les lieux où se concentrent la précarité, la pauvreté, les discriminations, les difficultés d’accès au marché de l’emploi, les familles monoparentales, les emplois aux horaires décalés …
Nous interpellerons lors du prochain Conseil Municipal, le Maire, Serge Grouard, et les élu·e·s de la majorité, pour qu’ils condamnent ces propos indignes.
Sarah BENAYAD, Jérôme BORNET, Baptiste CHAPUIS, Valérie CORRE, Jean-Christophe CLOZIER, Emmanuel DUPLESSY, Jean-Philippe GRAND, Ghislaine KOUNOWSKI, Dominique TRIPET