L’assemblée départementale a acté le rachat à l’État du canal entre Orléans et Montargis. Des travaux importants vont y être réalisés mais il faudra attendre au moins 20 ans pour que la navigation soit totalement rétablie.
La saison ne se prête guère à l’ouverture des portefeuilles. Pourtant, malgré une situation financière tendue, le Conseil départemental du Loiret réuni les 12 et 13 octobre à Orléans a acté plusieurs mesures importantes destinées à participer à la relance de l’économie. « Les prochaines années doivent s’envisager désormais comme des années de reconstruction d’après-guerre (…) le département est prêt à s’engager dans cette démarche de relance de l’économie française », explique Marc Gaudet, président du Conseil départemental.
Marc Gaudet, président du Conseil départemental du Loiret. ©Elodie Cerqueira
Plusieurs mesures structurantes ont ainsi été votées : l’ouverture d’une nouvelle maison de l’enfance à Amilly avec 11 jeunes accueillis d’ici la fin de l’année, la reconstruction sur un nouveau site du collège Malraux de Saint-Jean-de-la-Ruelle avec ouverture en 2023 ou 2024 et le rachat à l’État pour 500 000 euros du canal d’Orléans. À terme le Loiret veut faire de ce canal en mauvais état un axe structurant de sa politique touristique avec remise en navigation, certes lointaine, de la voie d’eau mais aussi aménagement d’une véloroute, de maisons éclusières, de gîtes d’étapes, etc.
Favoriser « l’inclusion numérique »
Autant dire qu’il coulera de l’eau sous les ponts avant que la navigabilité soit totalement effective entre Orléans et Montargis même si des tronçons seront ouverts plus rapidement dans la partie Est. Investissements encore dans le numérique pour accompagner le contrat signé avec SFR qui se traduira à « un accès à bon haut débit pour tous » à la fin du printemps prochain et à la fibre pour toutes les communes au printemps 2023.
« Mais il ne suffit pas d’avoir l’infrastructure, encore faut-il qu’elle soit utilisée et partagée et qu’elle ne contribue pas à une nouvelle fracture sociale entre populations utilisatrices et habitants réticents ou hostiles au numérique », prévient le président du Loiret. Le Département va donc, grâce à un apport de six millions d’euros de SFR, s’engager en faveur de « l’inclusion numérique ». Un plan concret va être mis en place avec formation de professionnels au numérique (mairies, associations, bibliothèques), soutien aux projets des territoires, aide en matériel aux personnes vulnérables, mise en place d’une filière, peut-être avec le groupe Envie, de collecte de matériel informatique, etc.
Les impôts n’augmenteront pas !
Tous ces projets s’inscrivent dans un contexte critique, qu’il soit sanitaire (le Département demande d’ailleurs le report des élections départementales de mars à juin 2021) ou économique. Car la crise a déjà coûté près de 16 millions d’euros de dépenses supplémentaires dues notamment à une hausse de 8,7 % du nombre de personnes bénéficiaires du RSA (14 000 en janvier contre 16 178 en juillet).
À cela s’ajoutent des dépenses imposées par l’État, comme la prime de feu des pompiers (800 000 euros) ou la prime Covid des personnels, sans compter l’accueil de mineurs étrangers non accompagnés dont la charge est passée de 3 millions en 2016 à près de 10 millions. Des charges nouvelles qui imposent des emprunts supplémentaires (passés en quelques mois de 92 à 136 millions) avec à la clef la dégradation des ratios financiers de gestion. Mais sans levier fiscal, le Département ne pourra compenser ces pertes par des hausses d’impôts. Bonne nouvelle malgré tout !
Jean-Jacques Talpin