Conseil régional : pas de pitié avant les élections !

Face à la crise sanitaire et économique, la Région qui se réunit ce jeudi 15 octobre mobilise ses moyens et va inscrire près de 100 millions dans un plan de relance. Pas question pour les oppositions – Droite et Rassemblement National – d’applaudir des deux mains alors que les élections régionales de mars prochain s’annoncent. 

François Bonneau ©Elodie Cerqueira

La date officielle des élections régionales prévues à priori pour mars 2021 n’est pas encore définitivement actée. Alors que les exécutifs régionaux plaident pour le maintien du calendrier actuel, certains au gouvernement aimeraient repousser l’échéance à juin voire à dans un an. Mais ces élections, déjà couplées avec les Départementales, pourraient alors se télescoper avec les scrutins présidentiel puis législatif. « Nous ne voulons pas, tonne François Bonneau, l’actuel président de la Région candidat à sa réélection, que ces élections régionales soient prises en otage par la présidentielles. »

Quelle que soit la date retenue, les couteaux sont en cours d’affûtage. On le verra ce jeudi lors de la session d’automne où, parmi d’autres dossiers, sera examiné un plan d’urgence et de relance de 100 millions d’euros. Au total d’ici à fin 2021, ce sont 500 millions d’euros que la Région débloquera via 40 actions touchant tous les domaines de l’action régionale comme 5 000 formations supplémentaires pour les jeunes, le soutien aux entreprises ou à la recherche. « La crise appelle une mobilisation inégalée de l’action publique », explique François Bonneau.

Les Verts en embuscade

La crise va fortement impacter les finances de la région avec un manque de recette de 50 millions d’euros et des dépenses supplémentaires de 60 millions. Pour « tenir le choc » la Région va devoir emprunter fortement : alors que l’emprunt représentait 87 millions d’euros en 2019, il gonflera cette année à 145 millions avec logiquement une explosion de la dette et une détérioration des ratios financiers (neuf ans de capacité de remboursement de la dette au lieu de trois ans l’an passé).

C’est donc ce plan de relance régional qui va mobiliser les élus ce jeudi. La majorité actuelle devrait présenter un visage relativement uni. Les écologistes « minorité dans la majorité » selon Benoit Faucheux, président du groupe EELV approuvent « globalement » ce plan tout en y apportant quelques bémols. Face à « l’urgence écologique, sociale, économique et démocratique », les écolos plaident pour un « changement systémique ».

Benoît Faucheux nouveau président groupe EELV. ©JJT

A défaut ils ont amendé ce plan de relance notamment sur l’accompagnement des entreprises via un « contrat de conversion écologique ». Ils souhaitent aussi que ce plan associe davantage tous les acteurs régionaux et veulent pour cela lancer, avant la fin du mandat, un « appel à projet pour l’innovation sociale ».

L’appréciation est évidemment différente dans les rangs des oppositions de droite et notamment pour Guillaume Peltier le député LR de Loir-et-Cher qui devrait mener la liste de droite aux régionales. « La région, explique-t-il, n’a ni vision, ni cap, ni souffle », en dénonçant ce plan qui se limite à « du saupoudrage avec un maximum d’idéologie ».

TVA à 0%

Aux manettes de la région, Guillaume Peltier mènerait son propre plan avec comme priorité la mise en place d’un guichet unique pour tous les acteurs de la région afin de « simplifier les aides, de faciliter les démarches et l’information ». Pour que la région devienne « un facilitateur et un accompagnateur », Guillaume Peltier propose un « choc de simplification » mais aussi, pour assurer la relance, un « choc fiscal » en baissant les charges et les impôts.

Guillaume Peltier. Photo Magcentre

Principale cible : une TVA à 0% sur les circuits courts alimentaires, les transports collectifs et la rénovation thermique des bâtiments privés. Et pour compenser ces considérables baisses de recettes, il demande un renforcement de la lutte contre les fraudes sociales et fiscales « qui pourrait rapporter 100 milliards d’euros ».

Troisième priorité pour LR : les jeunes avec des aides à la mobilité, la garde d’enfants ou la prise en charge des cotisations sociales pour les jeunes embauchés en CDI. Bref après 23 années de gestion socialiste et écologiste, tout est à jeter. « Nous sommes la dernière région de France dans de nombreux domaines, martèlent les élus LR, il faut tout changer » au profit d’une « révolution du bon sens, du pragmatisme et du sens des réalités ». Et de dénoncer une COP régionale « nombriliste et autocentrée sur le Verts et leurs copains. L’entre soi c’est fini ! ». De même ils jugent « inconcevable que la région n’élabore pas de budget 2021 » (ce que François Bonneau a confirmé) avant les élections de mars. La campagne électorale sera donc longue, acharnée et peut être sanglante !

Jean-Jacques Talpin

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    -0°C
  • vendredi
    • matin -2°C
    • après midi 2°C
Copyright © MagCentre 2012-2024