A la collégiale de St Pierre le Puellier, à Orléans, le 113e salon des Artistes Orléanais a ouvert ses portes samedi 10 octobre après midi. C’est beaucoup de manifestations en une seule : une exposition des peintres, sculpteurs et graveurs de la région, des hommages, des partenariats, et bien sûr, malgré les conditions restreintes imposées par la Covid, des rencontres.
Cette année, le traditionnel hommage à un artiste contemporain présente Tetsuo Harada, que Magcentre a déjà présenté. Il travaille l’acier inoxydable, le granite, le marbre dans des formes contemporaines de haute volée.
Des partenaires des Artiste Orléanais sont aussi mis en exergue et parlent de leur travail, notamment les ateliers Moret, qui chaque année récompensent un graveur orléanais et lui offrent des tirages. Pour les 10 ans de leur collaboration, ils exposent les travaux de quatre de leurs poulains.
Tous les styles, tous les formats, tous les talents
Mais il y a surtout le corps et le cœur des Artistes Orléanais, l’exposition des œuvres de ses sociétaires. Près de quatre-vingt peintres, plus de dix céramistes, autant de graveurs et un peu plus de sculpteurs. C’est dire l’importance du rôle de rassembleur de la société et du travail dépensé sans compter pour organiser et accrocher cette exposition !
Impossible de parler de chaque exposant. Il faut y aller, regarder, se laisser attirer par telle ou telle œuvre, s’approcher des plus petites qui peuvent être des perles, comme se reculer devant les plus grandes qui peuvent devenir des pépites. Aucun style particulier global à l’ensemble, la société des Artistes Orléanais n’est pas une école. De l’abstrait (Lavrilleux, Willis ou Desrue) au très réaliste (Legrand, Rousselet, Baudin, de Hooghe), du minéral (Bruneau) au végétal (Bonnet, Bel, Alexeieff), de l’urbain (Merigault) au paysage (Le Coultre, Grandfond, Guézou, De Moulins), du portrait (Gandon, Lemoult, Marc) à la nature morte (Malinverno), tous les genres sont représentés, tous les formats se côtoient. Et c’est cette richesse d’expression qui donne toute la mesure de ce 113e salon, en faisant découvrir ou redécouvrir sans jugement ni exclusion des artistes de diverses intensités.
Hommages aux amis qui ne sont plus
Etats de siège, aquatinte de Jacques Dauphin – 1982
Des hommages spéciaux aux artistes régionaux qui nous ont malheureusement quittés cette année. Denise Benoit (à qui une expo rend hommage en ce moment), Bernard Foucher, peintre, graveur, sculpteur et créateur de vitraux, dont une grande expo avait rempli ce même lieu en 2016, Jacques Dauphin, graveur malicieux et aquarelliste inventif, Jacques Poulain, peintre ayant longtemps enseigné la peinture en Afrique, Camille Murcia, aux peintures pleines du soleil de son enfance, Daniel Leclercq, sculpteur bien connu à Orléans et professeur aux Beaux Arts de Paris. Un hommage particulier est rendu à Maurice Genevoix pour son entrée au Panthéon, et qui est, par ailleurs, président-fondateur des Artistes Orléanais. En effet, il était, en plus du grand écrivain, un dessinateur assidu et averti.
L’énergie incroyable des artistes sociétaires
Il y a derrière toutes ces œuvres et derrière cette exposition un travail intense. Chacun dans son atelier ou en commun dans la société des Artistes Orléanais apporte une énergie considérable, poussé par le désir de créer et de s’exprimer. Tout cet élan trouve sa justification magistrale dans cette manifestation annuelle. Heureusement, la Covid l’a déplacée dans l’année mais ne l’a pas vaincue. Belle victoire!
Bernard Cassat
Toutes les photos viennent du catalogue
Collégiale Saint Pierre le Puellier, Orléans
Du 10 au 25 octobre
Du mardi au dimanche de 14h à 18h