Le peintre et sculpteur japonais est l’invité d’honneur du 113e Salon des Artistes Orléanais qui s’ouvre ce week-end en la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier d’Orléans. Voici un hymne à la vie empli de douceur et de variations telluriques. Sa création est à découvrir au cœur de nombreuses œuvres d’artistes. Lors de ce nouvel et prestigieux accrochage figurent, notamment, une sélection de gravures des ateliers Moret ainsi qu’un hommage à Maurice Genevoix, président fondateur de la société des Artistes Orléanais.
“Ma sculpture est pour l’usage humain”
“Le début de mon histoire c’est mon âme… Je n’ai jamais voulu dépasser la nature… Ma force spirituelle vient de la terre, du ciel… On respire le ciel, on boit l’eau… En déformant, j’ai l’impression de m’approcher du monde de mes rêves … Par l’abstraction j’espère arriver à un réalisme de la sensation… Je n’ai pas de règle dans mon travail, seulement le respect de la forme, il faut s’arrêter lorsque la forme est là…. Hiroshima, Nagasaki il faut recoudre les cicatrices, empêcher le retour des erreurs du passé…La main de Bouddha, en 1974, je l’ai dédié à la réunification de l’Allemagne… C’est ce vide matériel qui permet de rentrer mentalement dans l’œuvre, la forme du vide et celle du plein… Ma sculpture est pour l’usage humain, il est la vie de l’œuvre… “
Telles sont les phrases de Tetsuo Harada, peintre et sculpteur, relevées dans le film de Jean-François Even. Dans le bel espace, maison et atelier de Fresnay- l’Evêque (Eure-et-Loir), l’invité d’honneur du nouveau salon orléanais parle volontiers de son travail.
“Mon envie de créer est mon moteur”
“J’ai envie d’avaler toutes les possibilités de la sculpture, j’ai soif d’apprendre et de découvrir encore et encore. Mon envie de créer est mon moteur. Quand je travaille, j’ai dix sculptures en cours. Je vole de l’une à l’autre, taille, polis, m’échine à changer de rythme. Pierre, marbre, granit, bois, inox, verre… chaque matériau possède un langage différent. Toutes les matières m’apportent leur propre richesse et guident mes recherches.
Dans ce monde, je me sens être un pont entre l’Europe et l’Asie. La question que je ne cesse de me poser est celle de savoir à quoi peut-il servir que j’existe, quel est mon message, qu’ai-je à transmettre à la jeunesse. Ce qui me préoccupe est l’air, le soleil, la nature que j’interprète, l’homme intérieur, l’homme éternel, la forme de la vie. Je souhaite que tous les peuples du monde deviennent amis. Nous ne sommes vivants que grâce à la terre et c’est notre devoir de la protéger.”
Auteur de la sculpture
“Le Tricot de la terre”, pièce que la ville d’Orléans a acquise et installée dans le jardin de l’Hôtel Groslot, Tetsuo Harada nous offre ici un hymne à la beauté du monde originelle. Il est à découvrir au cœur de nombreuses autres œuvres d’artistes réunies dans un très bel écrin patrimonial.
Jean-Dominique Burtin
113e Salon des Artistes Orléanais.
Du samedi 10 au dimanche 25 octobre,
collégiale Saint-Pierre-le-Puellier, Orléans.
Ouvert tous les jours, de 14 heures à 18 heures. Fermé le lundi.