On a encore en tête les flonflons de la campagne électorale, les belles promesses, les candidats à l’écoute sur les marchés, les engagements ecrits pleins de beaux projets, la culture, l’écologie ou la solidarité, “le monde d’après” s’ouvrait à Orléans, riche de l’expérience d’humanité d’une pandémie qui forgeait l’espoir de remettre les vraies valeurs en bonne place.
Il y eut bien quelques trahisons et ralliements de dernière minute, une cuisine électorale de l’ancien temps, mais le coup de tonnerre de ce mauvais rêve eut lieu un soir de juillet quand s’étala au grand jour une élection à la présidence d’une Métropole majoritairement à droite, d’un président dont les convictions de gauche s’évanouissaient dans un discours de consensus mou. La distribution des prébendes de ce vote arrangé fut tellement grossière que le Préfet lui-même s’en est ému en déposant un recours au tribunal administratif.
Michel Martin et Olivier Carré, hier amis…
Mais le spectacle ne faisait que commencer. Dès la première séance de ce conseil métropolitain, on annonça que les jeux étaient faits avec un déficit abyssal, la métropole surendettée devait oublier tous nouveaux projets “jusqu’en 2026” nous précisa le grand argentier, l’adjoint aux finances Michel Martin. La faute à Olivier Carré qui parait-il signait des chèques à tout va sans que les élus de la Métropole en soient informés ! Aucun des dix huit vice-présidents n’étaient au courant, pas même le grand argentier qui tenait les comptes. On voyait circuler des bus électriques en ville mais on ne savait pas d’où ils venaient, et même les ouvriers du Com’et connaissaient le montant du dépassement du chantier mais pas les élus qui avaient voté unanimement (sauf la maire de Saran) pour ce projet pharaonique. Ne serait-il pas urgent de réformer une institution à ce point éloignée de la démocratie et de la transparence que son président peut se comporter en potentat local ne rendant de compte à personne ?
Et comment ces mêmes élus peuvent-ils proposer comme avenir à une métropole qui se veut régionale, le gel de tous projets pour la durée de leur mandat ? Où est passée l’ambition légitime d’une capitale régionale au destin aujourd’hui réduit à celui d’une ville surendettée, sans projet, sans espoir et sans avenir. A-t-on mesuré les conséquences en termes économiques et d’emploi de cet imprévision que les hypothétiques retombées du Com’et ne combleront certainement pas ? L’électeur floué est en droit de se demander à quoi servent un président et dix huit vice présidents d’une collectivité si mal conduite, et dont le seul rôle pour les six ans à venir, sera dorénavant de gérer les affaires courantes, en l’absence de tout projet pour une Métropole soudainement en panne.
Aujourd’hui, Orléans a la gueule de bois…
GP