Après les élections de ce dimanche qui devait en renouveler la moitié, le nouveau visage du Sénat ressemble beaucoup à l’ancien. La droite (LR) (142 sièges) conserve la majorité et en gagne 2 sièges. Elle devrait pouvoir compter sur quelques ralliements d’élus divers droite tel Daniel Grillet nouveau sénateur d’Eure-et-Loir et Nadine Bellurot , nouvelle élue de l’Indre. Ses alliés de l’UDI, principale formation de l’Union centriste enregistrent trois conquêtes et deux pertes. La République en Marche (LRM) parvient à limiter la casse en dépit de la faiblesse de son implantation locale. Dix de ses sièges étaient renouvelables. Il en perd 5 mais en gagne 4. Son ancien président, François Patriat, réélu en Côte d’or alors qu’il n’était pas donné gagnant se dit assuré de recomposer son groupe avec 20 membres
LREM sauve les meubles, EEV revient, le PRG décline
A gauche le Parti socialiste (PS) enregistre une perte nette de 6 sièges mais reste le premier parti d’opposition au Sénat. Le Parti communiste (PCF) en plus de ses deux sièges renouvelables qu’il conserve, en gagne deux, dans les Bouches-du-Rhône et en Dordogne ce qui lui permet de conserver un groupe bien qu’il doive enregistrer le départ de 2 de ses membres vers le nouveau groupe EELV qui se reconstitue. Les Verts souvent associés dans une gauche plurielle ont remporté 6 nouveaux sièges et devraient se retrouver à 12. Notons qu’un groupe existe au palais du Luxembourg à partir de dix membres. Le Parti radical de gauche devrait conserver un groupe bien qu’il ait perdu 5 sièges sans n’en gagner aucun. Même le résultat le plus surprenant s’inscrit dans la continuité.
Prime aux sortants
Comme en région Centre-Val de Loire où les cinq sortants qui se représentaient ont été réélus les résultats globaux de ces élections font apparaître une prime aux sortants, avec notamment plusieurs élus Les Républicains et centristes, majoritaires au Sénat, réélus dès le premier tour.
Déjouant les pronostics Stéphane Ravier, le seul sénateur estampillé Rassemblement national a été réélu dans les Bouches-du-Rhône, malgré sa récente défaite aux élections municipales à Marseille. Le parti présidentiel sauve les meubles après plusieurs échéances électorales calamiteuses. Le secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne a été réélu au deuxième tourdans l’Yonne avec 52% des suffrages, son collègue Sébastien Lecornu l’a emporté sans gloire dans son département de l’Eure. Deux succès qui « témoignent de l’adhésion des élus locaux à la politique menée par le gouvernement », selon le patron de La République en marche Stanislas Guerini..Autres victoires pour le parti fondé par Emmanuel Macron: celles de Georges Patient, réélu dès le premier tour en Guyane ou du député Philippe Folliot, désormais sénateur du Tarn. Cependant le parti présidentiel a perdu plusieurs sièges des 10 qu’il remettait en jeu (sur un total de 23) en Dordogne, dans le Vaucluse ou en Gironde. François Patriat et ses troupes peuvent également voir d’un bon œil le maintien probable du groupe “Les Indépendants – République et territoires” du sénateur de l’allier Claude Malhuret. Des élus Macron-compatibles qui pourraient participer à l’élargissement du groupe marcheur, prôné par François Patriat.
Autre nouveauté de ce scrutin l’élection du premier nationaliste corse, Paul Toussaint Parigi, appelé en corse Paulu Santu Parigi, à la Haute Assemblée. « C’est un moment important, fort au plan politique et symbolique puisque, pour la première fois, la Corse aura un sénateur nationaliste », s’est félicité le président du conseil exécutif Gilles Simeoni après l’élection du représentant de son parti Femu a Corsica.
Les Républicains renforcés
Les Républicains sortent renforcés de ce scrutin. « Cette élection, dans un contexte sanitaire, économique et social inédit, vient conforter la majorité sénatoriale de la droite et du centre », a rapidement déclaré le président du Sénat Gérard Larcher, dans un communiqué, lui qui sera candidat à sa succession au Plateau et sans l’ombre d’un doute réélu. Les Républicains ne boudent pas leur plaisir, car forts de nombreuses victoires -du Cher à la Corrèze en passant par les Deux-Sèvres- très largement majoritaires au palais du Luxembourg et pourront continuer à se présenter comme l’un des plus efficaces contre-pouvoirs au président de la République.
Victoire aussi dans la Somme pour Rémi Cardon, 26 ans, plus jeune sénateur de la cinquième République. A noter cependant que le féminisme n’a pas progressé à la Haute assemblée et marque même un léger recul. L’hémicycle sortant comptait 229 hommes (66%) et 110 femmes (34%)
FC