[Billet]
Nicolas Perruchot en toute franchise
« La plupart des gens sont cons (…) stupides (…) et bêtes ! ». Cette sentence pourrait relever des brèves de comptoir ou d’un ressentiment misanthrope finalement assez commun. Pas de quoi donc s’y attarder. Sauf que cette phrase émane d’un politique, Nicolas Perruchot président LR du conseil départemental de Loir-et-Cher. Selon notre confrère Marianne qui rapporte ces propos Nicolas Perruchot se serait ainsi exprimé au cours d’une réunion de la majorité départementale le 7 septembre dernier : « La plupart des gens, pardonnez-moi, sont cons. Une très grande majorité, au moins 80 %, pas 30. Sachez-le, ils sont d’un niveau éducatif très moyen, et de plus en plus moyen, et malheureusement, ils sont bêtes. ». Et de poursuivre en évoquant la crise de la Covid 19 : « on est face à des gens qui sont stupides. Et nous avons, nous, une information qu’il faut essayer de donner de la manière la plus simple ou simpliste possible. Je le dis souvent, n’oubliez pas qu’on s’adresse à des CE1 ou des CE2. ». C’est une manipulation a expliqué M. Perruchot devant les caméras de France 3 Centre-Val de Loire en accusant les socialistes d’avoir enregistré ces propos pourtant tenus…. dans une réunion de la majorité de droite.
“C’est une manipulation a-t-il réinsisté, je le dis et je le redis formellement. J’ai parlé plus d’une heure, et là vous avez 48 secondes qui sont montées, à mon insu et à mon détriment. (…) On remonte quelques phrases, en prétendant que c’est un enchaînement” . Il a d’ailleurs décidé de porter plainte.
Marianne d’or en 2020
Nicolas Perruchot a pourtant tenu ces propos, ce qu’il ne conteste pas. C‘est dire si ce lauréat d’une « Marianne d’or 2020 » qui récompense l’excellence des politiques locales tient en haute estime son électorat. Mais ne jouons pas les vierges effarouchées : ces propos relèvent d’une franchise inavouable alors que de nombreux politiques n’ont que mépris pour leurs électeurs qu’ils flattent pourtant à tour de bras lors des campagnes électorales. Ces propos tenus en « off » et donc jamais rapportés par la presse locale ne sont que l’expression d’une réalité, celle d’une fracture entre l’élite politique et le bas peuple. Nicolas Perruchot n’en sort pas grandi (c’est un euphémisme) pas plus que la classe politique.
Cette franchise n’est que pain béni pour les extrémistes de tout poil, pour les gilets jaunes toujours sur le pied de guerre et pour l’abstention qui abîme, scrutin après scrutin, notre démocratie.
J.-J.T.