Le paysage électoral s’éclaircit : les écologistes ont pris les devants en ouvrant le ban avec le tandem Fournier-Haas. Mais François. Bonneau pour le PS a déjà annoncé sa candidature tandis que celles de Marc Fesneau (Modem-majorité présidentielle) et de Guillaume Peltier des Républicains sont imminentes.
Qui pour diriger le futur conseil régional? Photo MagCentre
En mars prochain (mais la date n’est pas encore officiellement fixée) les électeurs se rendront à nouveau aux urnes pour les élections départementales et régionales. Même si les mauvais augures prédisent une nouvelle catastrophe en termes de participation, l’enjeu n’en demeure pas moins important tant la Région est aujourd’hui un acteur capital des politiques publiques.
Le futur panorama est aujourd’hui presque dégagé. Le président sortant François Bonneau (PS) a déjà annoncé qu’il briguerait un nouveau mandat en souhaitant pour cela conduire « une liste de large rassemblement » incluant socialistes, écologistes, communistes, radicaux et progressistes. Fort de son bilan François Bonneau plaide pour une liste unique dès le premier tour que naturellement il conduirait….
Le match rose-vert
François Bonneau ©Elodie Cerqueira
La réponse des communistes ne fait pas de doute (ils n’ont aucun élu dans l’actuelle assemblée) tant leur survie électorale ne tient qu’à un fil, celui de l’union de la gauche. Ils ont d’ailleurs lancé leur campagne vendredi à Orléans appelant à ce rassemblement qui doit se « faire sur la base d’un projet » articulé autour de questions concrètes : TER à un euro, ligne Orléans-Châteauneuf, gratuité de l’éducation et des transports, etc.
Mais c’est une tout autre histoire avec les écologistes. Si l’on doutait encore de la volonté des Verts de partir avec François Bonneau la réponse a été donnée samedi à Tours : EELV mènera « une liste de rassemblement écologiste » avec comme alliés Génération Écologie et Génération-s (parti de Benoit Hamon). S’ils sont aujourd’hui dans la majorité régionale avec François Bonneau, les écologistes en veulent davantage et même « prendre la région ». S’appuyant sur leurs bons résultats aux dernières municipales ils estiment être en mesure d’arriver en tête au premier tour de scrutin, devant la liste de « gauche classique » et donc de piloter le rassemblement vert-rose au second tour. Mais c’est oublier peut-être un peu vite que le vote vert est d’abord un vote des villes, face à un vote des champs plus traditionnel ou conservateur.
Peltier contre Fesneau et Vigier
Si la situation se décante à gauche, les équations semblent aussi en voie de résolution sur le reste de l’échiquier politique. Il ne fait pas de doute que le député de Loir-et-Cher Guillaume Peltier partira au combat à la tête d’une liste des Républicains. Une victoire serait pour lui un tremplin important pour nourrir ses ambitions nationales. En 2015 Guillaume Peltier était parti au combat avec le soutien de deux élus bien implantés dans leurs territoires : Marc Fesneau et Philippe Vigier. Depuis, ces deux élus ont pris la poudre d’escampette : Marc Fesneau (Modem, Loir-et-Cher) est entré au gouvernement tandis que Philippe Vigier (Eure-et-Loir ex-UDI) a récemment rejoint lui aussi le Modem. Marc Fesneau devrait logiquement conduire une liste centriste de majorité présidentielle (Modem-LaRem) avec le renfort de Philippe Vigier.
-
Guillaume Peltier vice-président délégué de LR
Une fois ces candidatures validées il ne restera plus qu’à attendre la position du Rassemblement National qui devrait être partie prenante du scrutin malgré un manque criant de leaders régionaux.
Le scrutin de mars s’annonce donc ouvert et incertain même s’il semble acquis que c’est la participation (ou la non-participation) qui choisira la majorité de demain.
Jean-Jacques Talpin
La campagne des Verts sera « joyeuse, conviviale et originale
C’est fin octobre que la tête de liste verte sera désignée même s’il semble acquis que Charles Fournier (Loir-et-Cher) la mènera secondé par Betsabée Haas , adjointe au maire de Tours.
Charles Fournier et Betsabée Haas dirigeront la liste verte. (Photo Mag Centre)
La campagne de cette « liste de rassemblement écologiste » a été officiellement lancée samedi à Tours notamment en présence des nouveaux maires de Poitiers, Léonore Moncond’huy, et de Tours, Emmanuel Denis mais aussi de Delphine Batho, présidente de Génération Écologie et Claire Monod, coordinatrice nationale de Génération·s. La campagne « joyeuse, conviviale et originale » sera structurée autour d’une vingtaine de « comités d’initiatives » intervenant sur autant de bassins de vie, à charge pour eux d’élaborer un programme et une liste proches du terrain. La moitié de la liste qui sera dévoilée début décembre émanera d’ailleurs de ces comités.
S’il tire un « bilan mitigé » de la gouvernance régionale avec les socialistes Charles Fournier ne « ferme pas la porte » à une entente avec la gauche classique pour le premier tour, mais vraisemblablement pour le second. « François Bonneau explique M. Fournier a été le premier à annoncer sa candidature, depuis nous n’avons eu aucun échange ni discussion. Mais tout est possible ». Loin des caricatures nées après les déclarations sur le sapin de Noël ou le Tour de France, Charles Fournier veut affirmer que les Verts « sont des élus responsables aptes à diriger la région » sur la base d’un « accord de gouvernance clair avec des partenaires ».