Antoinette Calamy, un âne et les Cévennes

Tout ce que l’on a pu entendre ou lire sur Antoinette dans les Cévennes, sur le film, sur l’actrice ou sur l’âne, est vrai. Travail conjoint de la scénariste et réalisatrice Caroline Vignal et de l’actrice Laure Calamy, cette comédie pétillante bien scénarisée, bien jouée et bien filmée fait passer un moment agréable dans les pas de Stevenson, une randonnée cévenole très à la mode.

Les premières séquences des films sont un peu comme la fameuse première phrase des romans. Celle d’Antoinette dans les Cévennes ne déroge pas à la règle. Le coup d’éclat de l’instit pour la fête de fin d’année est presque trop beau, sa voix presque trop forte, sa robe presque trop théâtrale. Le ton est donné. Tout le film va se dérouler dans cette limite qui frise la comédie outrancière mais en même temps le fait rester dans une légèreté agréable.

Photo Julien Panié

Variation sur l’infatigable trio amoureux, l’histoire se noue assez rapidement. Et Antoinette, un peu fofolle et toujours à fleur de peau, ne peut s’empêcher de raconter dès le premier repas dans le refuge où elle arrive, l’objet de sa présence. Laure Calamy, à la fois touchante et agaçante, incarne à merveille ce personnage léger et généreux, cette femme tellement directe, tellement pétillante de vie qu’elle fait envie. Le scénario évite toute psychologie pour ne montrer qu’une Antoinette entièrement dans le moment présent, pleine de sa passion pour son amant qui lui a fait faux bond et qu’elle ne peut pas s’empêcher de rejoindre.

De beaux personnages et un âne magnifique

Les personnages autour d’elle étayent joliment un récit aux situations un peu minces. Cette femme plus vieille qu’Antoinette, émerveillée par son histoire d’amour. Ou le couple de gérants de refuge, eux aussi amoureux, qui comprennent tout de suite et lui racontent l’histoire de Stevenson. Ces personnages solaires illuminent le film, comme plus tard le motard à la Elvis des Cévennes. Et bien sûr l’âne Patrick, à qui Antoinette raconte toutes les aventures amoureuses de sa vie. Donc ne regarde plus les balises, se perd et passe une nuit dans une nature de conte de fées, qui est en fait le véritable lieu qu’elle voudrait habiter. Mais la réalité la rattrape et c’est Patrick qui va lui ouvrir des portes de sortie, en la faisant voyager dans un western moderne parodique et libérateur.

Photo Julien Panié

L’actrice est le personnage, ou l’inverse…

La proximité entre Laure Calamy et Antoinette est flagrante. L’actrice jubile dans ce rôle de femme immédiate, passionnée, téméraire et assez inconsciente. Une fonceuse qui n’hésite pas à se fracasser contre la réalité, parce que cette comédie a aussi son côté sombre. Mais on sait qu’elle ne finira pas en « poor lonesome cowboy ». Elle a trop besoin des hommes pour cela. Et comme elle tombe facilement amoureuse…

Pour la première fois en haut de l’affiche, Laure Calamy ne va certainement pas s’arrêter là. Elle a trop besoin de jouer pour être elle-même. Et comme elle est douée…

Bernard Cassat

Antoinette dans les Cévennes

Scénario Caroline Vignal

Réalisation Caroline Vignal

Avec Laure Calamy, Benjamin Lavernhe, Olivia Cote, Marc Fraize, Jean-pierre Martins

Directeur photographie Simon Beaufils

Monteur Annette Dutertre

 

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