Guillaume Peltier, presque candidat

Traditionnel rendez-vous de rentrée des Républicains et des amis de Guillaume Peltier, la Fête de la Violette a marqué cette année le quasi démarrage de la campagne pour les élections régionales où le député de Sologne devrait conduire une liste d’union de la droite et du centre.

Guillaume Peltier, lors de la Fête de la Violette à la Marolle en Sologne (Loir-et-Cher) le 19 septembre 2020. ©Jean-Luc Vezon

Symbole d’une France rurale et agricole, la 5e édition de la Fête de la violette s’est tenue dans l’exploitation agricole de la famille Jaffré, à la Marolle-en-Sologne (Loir-et-Cher) célèbre pour être la ferme de Fêtard, un taureau de 1 950 kg de race rouge des prés. 

Les prés solognots n’étaient pas rouges mais bien bleus ce samedi 19 septembre pour la Fête de la Violette au cours de laquelle environ 800 militants et sympathisants LR mais aussi une centaine de maires « amis » venus des six départements de la région ont adoubé leur candidat naturel.

Vice-président délégué du parti présidé par Christian Jacob et leader de l’opposition à François Bonneau au conseil régional, Guillaume Peltier, 44 ans, devrait donc logiquement être désigné courant octobre. D’ici-là, la Fête de la Violette a permis d’entrevoir les thèmes portés devant les électeurs pour « reconquérir une région à gauche depuis 23 ans et avant-dernière de tous les classements » : ruralité, écologie, sécurité et développement.

Fête de la Violette, le 19 septembre à la Marolle en Sologne, présidée par Guillaume Peltier. ©Jean-Luc Vezon

Les propos de tribune des différents orateurs, venus célébrer l’union ont en tout cas donné le ton d’une campagne dans laquelle les Verts et LREM sont dans le viseur. Première à discourir, Constance de Pélichy, maire de La Ferté-Saint-Aubin, a tapé sans vergogne sur « la bannière pastèque, celles d’EELV, verts à l’extérieur mais rouges à l’intérieur ».

Pour Nicolas Perruchot, président du département de Loir-et-Cher, « les écolos cadenassent les projets d’un président de région pas efficace (…) On voit passer les projets alors que la région CVL devrait être un point d’équilibre entre l’Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes. Nous perdons de l’attractivité et faute de soutien régional dans 15 ans notre réseau routier ne sera pas à la hauteur » pointe-t-il, informant que l’IDF aide les départements à investir.

Après le show du député Philippe Briand venu apporter la caution chiraco-sarkosienne à Guillaume Peltier, le porte-parole de l’UDI Pascal Brindeau a clairement affiché le soutien du parti centriste aux républicains et à Guillaume Peltier avec qui il partage une filiation séguiniste : « l’UDI sera à vos côtés dans le combat pour gagner la région, ce ne sera pas le cas dans toutes les régions ».    

LREM, c’est fini

Symbole de la droite qui gagne, l’intervention de Serge Grouard maire d’Orléans a été copieusement applaudie : « Nous avons trois grands défis à relever : l’écologie car il faut sauver notre planète qui brûle, la restauration de l’État régalien et de notre puissance économique. Lrem, c’est fini ! Il faut croire en nous et osez le changement avec un projet fort et sans tabous. »

Serge Grouard à la fête de la Violette à la Marolle en Sologne (Loir-et-Cher) le 19 septembre 2020. ©Jean-Luc Vezon

Après l’intervention du député LR de l’Indre et conseiller régional, Nicolas Forissier, pour qui « Guillaume Peltier, qui sait écouter, est un bon leader qui saura faire confiance au monde agricole », ce dernier a pris la parole pour un long discours parsemé de nombreux remerciements à ses amis politiques (Jean-Pierre Door, Claude Greff, Marianne Dubois, Claude de Ganay,…) et aux maires ruraux.

Dans un discours enflammé puisant dans Homère ou il se réfère au Berrichon Jacques Cœur, le député de Sologne a décliné les thèmes de la droite populaire et sociale qu’il veut incarner. Le sujet de l’écologie a naturellement été au centre de son propos : « Nous allons mener un combat culturel. Je n’accepte pas les leçons de morale de bobos déconnectés qui veulent dans la même semaine supprimer la chasse, les sapins de Noël, la patrouille de France, le nucléaire et le Tour de France. Qui veulent détruire et saper tout ce qui nous lie et nous rassemble. Soyons fiers de nos 2 000 ans de culture judéo-chrétienne. »

De nombreux partisans et “amis” de Guillaume Peltier se sont déplacés pour la Fête de la Violette (Loir-et-Cher) le 19 septembre. ©Jean-Luc Vezon

On retiendra aussi la diatribe virulente contre la syndicaliste étudiante de l’UNEF venue témoigner en hijab devant la commission d’enquête Covid-19 et, plus généralement, contre l’islam politique, son plaidoyer pour la sécurité (avec plusieurs exemples de faits divers dont l’occupation illégale d’un terrain par les Gens du voyage à Bracieux) ou sa condamnation « des prédateurs du capitalisme international » comme Carrier à Romorantin ou Bridgestone à Béthune.   

« J’appelle à la révolution du bon sens, contre les énarques et idéologues. Arrêtons de ne rien dire, il sera bientôt trop tard » conclut Guillaume Peltier en citant Victor Hugo : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent. » Pour beaucoup d’observateurs, avec cette rentrée très politique, le futur tête de liste entend clairement donner une résonnance nationale à une campagne qui s’annonce bouillante.

Jean-Luc Vezon

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