Sénatoriales : les candidats se bousculent au portillon

Le 27 septembre, 172 sièges de sénateurs seront pourvus soit la moitié de la Haute assemblée renouvelable par moitié tous les trois ans. Toutes les candidatures devaient être déposées en préfecture avant vendredi 11 septembre dernier, 18 heures. Ils sont 1 449 candidats, dont 634 femmes, 1 211 au scrutin proportionnel (59 sièges) et 238 au scrutin majoritaire (113 sièges). Chacun présente dans son sillage un ou une suppléante du sexe opposé au sien. La moyenne d’âge de ces candidats est d’un peu plus de 55 ans, le candidat le plus jeune est Rémi Berthoux sur une liste RN dans le Rhône, 24 ans atteint le jour des sénatoriales, l’âge requis pour être candidat.

Hémicycle du Sénat. Photo Wikicommons

Le plus âgé est Pierre Laffitte, 95 ans et 8 mois en avant dernière position sur une liste divers droite des Alpes-Maritimes. Bien que très important, en moyenne 8 postulants par département c’est moins qu’en 2017 où ils étaient au total 1996 , nombre record dans les annales de ces élections. Deux ministres briguent un siège. Sébastien Lecornu (Outre-mer) dans l’Eure, tête de liste d’une liste divers centre à laquelle Edouard Philippe apporte son soutien, et Jean-Baptiste Lemoyne (Tourisme) sous l’étiquette LREM dans l’Yonne. Dans la précédente mandature celui-ci a été élu sénateur de ce département, poste qu’il a quitté pour entrer au gouvernement. Au dernier scrutin municipal, il a tenté une candidature à la mairie de Biarritz, dans le département de sa nouvelle compagne, mais en a été dissuadé par l’Elysée. Il a prévenu que s’il gagnait, il resterait au gouvernement et que sa suppléante occuperait son siège au palais du Luxembourg.

Une élection qui en prépare d’autres

Cette élection au suffrage universel indirect va mobiliser quelques 87 000 grands électeurs issus pour l’essentiel des conseil régionaux, départementaux et municipaux ; 883 dans le Cher, 1272 en Eure-et-Loir et 700 dans l’Indre. Ces collèges électoraux ont été renouvelés par les dernières municipales mais peut-on s’attendre à de grands changements alors que ces dernières ont montré la permanence d’une grande stabilité ?

Représentant des territoires et s’appliquant à remplir son rôle, le Sénat aiguise l’appétit des élus locaux qui ont appris le métier sous le harnais de leur ville ou de leur village, de leur département ou de leur région. Ils veulent défendre leur territoire au niveau national et le faire existe. Aussi les sénatoriales de l’automne 2020 préparent-elles les régionales et les départementales du printemps 2021. On voit déjà des tendances se dessiner et les partis s’agiter pour placer leurs pions.

Dans le Cher…

Dans le Cher, les deux sénateurs sortants Rémy Pointereau et Marie-Pierre Richer tous deux LR sont prêts à rempiler et à se couler dans la majorité sénatoriale qui ne devrait pas bouger. Ils arpentent le terrain rendant visite, masqués, aux maires, Coronavirus oblige. Conscient que « le mode de scrutin ne lui permettra pas de réaliser un bon score ». Jean-René Coueille, secrétaire départemental du Rassemblement National a déposé sa candidature, histoire de faire exister son parti mais sans plus.

La gauche qui a enlevé Bourges aux dernières municipales ne désespère pas d’emporter au moins un siège. Pour l’heure le parti socialiste, le PC et les Verts vont en ordre dispersé au premier tour. Mais que se passera-t-il s’il y a un second tour ? Il est vrai que la Covid ne permettra pas les grandes tractations habituelles autour du repas de midi. Serge Méchin portera les couleurs du PS, Laure-Granier Rignoux celles du PC et Philippe de Martimprey celle des EELV. À noter que comme l’UDI, La République en Marche fait l’impasse, jugeant que « c’est prématuré » et qu’il faut d ‘abord conforter l’ancrage

Et dans l’Indre…

Dans l’Indre, avec huit candidats pour deux postes le scrutin s’annonce très disputé. Europe Ecologie les Verts n’a pas voulu ajouter à la dispersion des voix. Dans un communiqué, il pointe le trop grand nombre de candidats de droite. En effet quatre candidats (Frédérique Gerbaud (LR), Jean-Yves Hugon (DVC), Nadine Bellurot ( DVD) et Thierry Damien (LREM) se réclament de cette mouvance. À partir en ordre dispersé, la droite peut perdre un siège que la gauche rêve de récupérer. Avec Jean-Luc Labbé, le PC n’a proposé qu’une seule candidature comme les socialistes avec François Avisseau, ce qui augure bien pour le second tour d’autant plus que EELV 36 « sans cacher ses différences » soutient les deux candidats de gauche. À l’extrême droite, Mylène Wunsch est candidate pour le RN.

Et enfin en Eure et Loir

En Eure-et-Loir, plus qu’ailleurs la bataille pour les régionales et les départementales est lancée. Deux écuries de la droite qui, du coup s’en trouve fragilisée, entrent en concurrence. Depuis trois ans elles s’affrontent au Conseil départemental. Qui d’Albéric de Montgolfier (LR) ou de Daniel Guéret (DVD) qui part avec le soutien du maire de Chartres et du président du Conseil général tiendra la corde ?

Cette incertitude plane sur tout le département habitué, a cette élection, à un grand chelem à droite. Deux autres listes pourraient du coup tirer leur épingle du jeu. Celle conduite par Joel Billard, maire de Favril et président de l’association des maires ruraux. Il conduit une liste de défense des ruraux avec l’accord tacite de LREM qui peut prendre des voix à tout le monde. Il faut aussi compter avec celle de François Huwart (Mouvement radical) autour duquel le PS et une partie du centre se rassemblent.

Ancien maire de Nogent-le-Rotrou, ancien secrétaire d’État au commerce extérieur du gouvernement Jospin, il jouit d’une aura personnelle et il fait remarquer que « le nord du département manque de représentants au Sénat ». Il est vrai cependant que la gauche a perdu aux municipales deux bastions (Lucé et Champol) mais elle a gagné Châteaudun.

Quant à Gilles Gallienne (LDV) à la tête d’une liste de dernière minute il ne semble pas pouvoir rassembler au-delà de sa sphère d’influence. Que pèseront la liste RN d’ Alexsandar Nicolic, d’Estelle Cochard (LVEC) et de Gisèle Quérité (LCOM) ?

F.C.

 

Commentaires

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  1. Pourquoi encore parler d’extrême droite au sujet du Rassemblement national ? Ce n’est pas factuel car le ministère de l’Intérieur ne nous classe pas ainsi, c’est donc un point vue strictement partisan. C’est votre choix, mais les lecteurs doivent le savoir.

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