L’UDI tenait son université d’été à Vendôme les 11 et 12 septembre. 1 200 élus et militants ont mesuré la bonne santé d’un parti, troisième force politique en France en nombre d’élus, qui entend bien peser lors des prochaines échéances au côté de son allié LR.
Valérie Pécresse et Pascal Brindeau ont retrouvé Maurice Leroy rentré de Moscou pour les Universités d’été de son parti. ©Jean-Luc Vezon
Le Loir-et-Cher est décidément une terre d’accueil pour les universités d’été des partis. Après le PS à Blois fin août, ce sont les Centristes de l’UDI qui se sont rassemblés à Vendôme. Une ville dirigée par l’un des leurs, Laurent Brillard, et dont le député Pascal Brindeau est très actif à l’assemblée nationale.
Entre les ateliers et les conférences sur le thème de la République fédérée, ces Universités d’été ont été marquées par la présence de personnalités politiques de premier plan parmi lesquels le président du Sénat, Gérard Larcher. Ce dernier a notamment appelé au rassemblement entre les formations de droite républicaine pour conquérir la région Centre-Val de Loire. Un message transmis aux représentants du MODEM en particulier les deux ministres loir-et-chériens, Jacqueline Gourault et Marc Fesneau.
Guest star, l’ancien ministre et président du département, Maurice Leroy, venu spécialement de Moscou où il est en charge des grands projets, a été très écouté et applaudi. « Ces deux jours sont formidables. Il y a un souffle, une jeunesse, des idées ; Jean-Christophe [NDLR Lagarde] tu fais un travail formidable dans la ligne de Simone Veil, notre fondatrice », a déclaré « Momo de l’Oural » comme l’a gentiment qualifié Sophie Auconie, porte parole de l’UDI.
Avec sa verve habituelle, M. Leroy a aussi stigmatisé « les ayatollahs verts » adeptes « d’une écologie punitive ». « Il faut donner le maillot jaune au maire de Lyon », a-t-il ironisé en référence aux propos anti Tour de France du maire de Lyon Grégory Doucet.
Discours offensif de Valérie Pécresse
Valérie Pécresse ©Jean-Luc Vezon
En l’absence de Guillaume Peltier mais devant Nicolas Perruchot, président LR du département, la présidente de l’île-de-France et du mouvement Libres !, Valérie Pécresse n’a pas manqué le rendez-vous. « La droite sans le centre est coupée en deux », a-t-elle d’abord insisté avant de pointer la gravité de la situation économique et sociale (360 plans sociaux déposés). « Osons la débureaucratisation, la différenciation, le pouvoir aux élus locaux. Non, Madame Merkel n’est pas faible parce que les länders sont forts », a martelé l’ancienne ministre. Pointant les alliances des Verts avec LFI et l’émergence d’une coalition de l’ultragauche, elle relève aussi que « les violences policières sont le thème de l’ultra gauche pour dresser les Français contre leur police ». Et de préciser « que depuis le début de l’année, 13 policiers sont morts pour nous protéger ».
Le discours du président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde a ponctué les Universités. Constatant que l’UDI va bien, le député-maire de Drancy a déjà en ligne de mire les élections législatives pour lesquelles il compte former 250 candidats. Ce sera la mission du député des Vosges Christophe Naegelen qui sera épaulé dans cette tâche par Pascal Brindeau nommé co porte-parole du parti.
Face au désarroi des LR sans candidat pour la présidentielle (F. Baroin ne s’est pas déclaré), au recul du Rassemblement national (qui a divisé par deux ses élus après les Municipales) et « à une majorité sans pilote qui rétrécit à l’assemblée », J-C Lagarde est convaincu que l’UDI va jouer un rôle. Pour cela, il avance le projet d’une république fédérée dans laquelle les collectivités assureront ce que l’État ne sait pas ou plus faire.
« L’État doit être un chef d’orchestre et se limiter à ses fonctions régaliennes de défense, éducation, justice, sécurité et se donner les moyens de l’indépendance pour reconstruire nos souverainetés. Au risque que la France devienne une colonie numérique des Américains et des Chinois » a souligné J-C Lagarde. Le président du parti centriste a aussi décliné un certain nombre de mesures issues du laboratoire d’idées que veut être l’UDI : transformation du PGE en obligations convertibles, baisse de la TVA dans l’hôtellerie-restauration, mise en place d’un revenu monétaire européen de 1 000 € par an et par famille, création de géants européens du médicaments, plan hydrogène, fiscalité différenciée pour les territoires, généralisation de la fibre haut débit « jusqu’à la dernière ferme »… et même des aérotrains pour relier les métropoles !
L’Université de l’UDI s’est déroulée les 11 et 12 septembre 2020 à Vendôme (Loir-et-Cher). ©Jean-Luc Vezon
« Nous sommes les héritiers de Jean-Louis Boorlo et du Grenelle de l’environnement. Face à des Verts doctrinaires, nous plaidons pour une écologie de la science et de la raison. Le vide des idées, c’est le lit de l’extrême droite », a conclu J-C Lagarde.
Après ce long discours ponctué d’une Marseillaise, on retiendra enfin que les Universités pourraient revenir à Vendôme en 2021 comme l’a suggéré Olivier Henno, sénateur du nord et secrétaire général du parti. « Ces Universités sont un bon cru. On reviendra à Vendôme. On ne regrette pas Barcarès », a-t-il lancé. Les hôteliers et restaurateurs locaux de l’agglomération non plus !
Jean-Luc Vezon