Suite à l’intervention de Serge Grouard lors du dernier conseil municipal de jeudi dernier en réponse à une question de la conseillère d’opposition Dominique Tripet (PC), à propos de l’intervention d’un membre du cabinet auprès de Radio Campus (voir Magcentre “Carton rouge pour le cabinet du Maire”) nous avons reçu le commentaire suivant de Hassan Kerim, journaliste et responsable de Radio Campus Orléans.
A l’évidence, cette polémique, quand bien même certains médias que nous ne nommerons pas préfèrent l’ignorer, jette un trouble en ce début de mandat municipal qu’il conviendrait de dissiper rapidement pour que s’exerce sereinement à Orléans le travail des journalistes dans le respect de la liberté de la presse.
La réponse d’Hassan Kerim
cl Claudine Clodelle
Jeudi dernier, en réponse à une interpellation de Dominique Tripet, conseillère municipale sur le coup de fil -de reproches-, que j’ai reçu la semaine dernière d’un membre du cabinet du maire d’Orléans Serge Grouard concernant le contenu de mon émission sur radio Campus Orléans, ce dernier a fait une déclaration – contenue dans cet article de MagCentre.fr –, et qui appelle quelques observations.
J’ai d’abord pensé à les faire sous la forme d’une “Lettre à…” mais c’eût été trop long et surtout, je n’ai pas un si gros melon pour faire ça.
Monsieur le Maire. Ce coup de fil a eu lieu, je ne l’ai pas sollicité, et les premières paroles de votre conseiller, l’autre “impétrant”, ont été: “Hassan j’ai écouté ton émission hier et d’autres avant. Avec Mourad Guichard, avec Tahar Ben Chaabane comme invités. Pourquoi tu n’affiches pas clairement ton anti Grouardisme systématique ?”
Comment voulez vous que je prenne ça, sinon comme une tentative de pression? . Vous laissez accroire dans votre intervention que cette conversation était amicale. Elle ne l’était pas. J’avais beaucoup d’estime pour mon interlocuteur, avec qui j’ai travaillé sur certains projets récemment, et je pensais qu’en tant que journaliste, il avait pleinement conscience de ce que pouvait représenter une pression de la sorte sur un confrère. La conversation était tellement inamicale que j’ai eu à hurler à plusieurs reprises pour expliquer mon point de vue, tant il ne m’écoutait pas. Je lui ai notamment dit les difficultés, à vous avoir à mon micro. Je lui ai dit que la seule occasion que j’ai eue pour vous interviewer, était lors de votre installation comme maire, au Palais des Sports et que vous m’aviez répondu “Moi je ne parle pas aux journalistes qui veulent m’assassiner…” (devant témoins). C’eût été plus simple que vous répondiez à quelques questions. Ou alors me faire savoir officiellement: “Je choisis les journalistes et les médias à qui j’ai envie de parler et vous,et radio Campus n’en faites pas partie”…
Vous répondez également à Dominique Tripet qu’elle ne connaît pas le contenu des échanges “entre les deux impétrants”(certes), et qu’elle se fait manipuler (!!!) Moi manipulateur? A quelles fins? . et si vous avez l’impression que je fais partie d’un groupe de personnes qui veut absolument vous nuire, détrompez vous. Je suis journaliste, mais aussi citoyen, j’ai des points de vue. De temps en temps j’en fais part à l’antenne, mais je laisse toujours l’opportunité à quiconque qui se sent visé de venir répondre. Je l’ai fait avec d’autres hommes et femmes politiques locaux, vous, vous refusez mes interviews.. .J’ai pourtant le souvenir de vous dans le studio de radio Campus, quelques mois après votre première élection, entouré de jeunes journalistes , répondant à toutes les questions, même les plus difficiles. Vous étiez détendu. J’ai le souvenir d’un beau moment de radio. Que s’est-il passé pour que vous changiez autant? Je porte à votre sagacité cette expression africaine “Y’a rien. C’est l’Homme qui a peur”. Croyez-moi quand on la fait sienne, on se sent mieux…
Quand, en réponse à Baptiste Chapuis, vous dites démentir des propos de ce fameux échange téléphonique, que vous non plus n’avez pas écouté (hein?), que faites vous de la prudence que vous conseilliez à Madame Tripet? Et surtout êtes-vous en train de me traiter de menteur? Vous aussi, avez eu le compte-rendu d’une seule des deux parties. Mon interlocuteur vous a t-il rapporté que je l’ai prévenu, au vu de la gravité de son coup de fil, que j’allais en parler autour de moi? Et qu’il m’avait dit ne pas avoir peur de menaces?
Pour finir, vous rappelez le peu d’importance de cette “affaire” face à la grande mission qui vous attend à la tête de notre belle ville, je le conçois aisément. Vous avez été élu -normalement pour six ans-, et je vous souhaite de réussir. A commencer par cette requête pour certains de mes ami.e.s commerçant.e.s en souffrance et qui attendent l’aide d’urgence contenue dans votre programme électoral. Vous l’avez promis, vous le ferez n’est-ce-pas?
Cordialement
Hassan KERIM
Crédit photos Claudine Clodelle