Du rififi chez les héritiers des rois de France et un gros pataquès sur fond de brouille qui met en émoi Dreux, son maire et Stéphane Bern. Jean d’Orléans, comte de Paris, son épouse et ses cinq enfants ont claqué la porte du domaine familial et historique de Dreux. Terminés le château et son immense parc arboré, la chapelle royale où sont enterrés les leurs depuis des générations. Au revoir aussi aux poules, au potager et à une vie pleine de quiétude en mode campagnard. A l’origine de ce départ en fanfare, une brouille entre l’héritier du trône français et la Fondation Saint-Louis.
La Chapelle Royale de Dreux et l’Ar[t]senal de la place Mésirard.DR
Le prince et la Fondation Saint-Louis en conflit
Fondée par le grand-père de l’actuel comte de Paris “pour préserver le patrimoine de la famille d’Orléans”, la fondation Saint-Louis gère le domaine de Dreux et celui d’Amboise (Indre-et-Loire). Elle est propriétaire de la chapelle et de la maison Philidor (le château de Dreux) mais la duchesse de Montpensier et ses enfants, dont le prince Jean, en ont un droit d’usage.
Jean d’Orléans. DR
Cela aurait pu bien se passer sans de multiples tensions entre Jean d’Orléans -président d’honneur de la Fondation- et une partie des représentants du bureau de la fondation dont son président depuis 2009 Jean Voss. De mesquineries en batailles à fleurets mouchetés, l’accumulation de mauvaises décisions ou de décisions prises sans son consentement seraient à l’origine de cette fracassante rupture.
La période de confinement due à la Covid 19 n’a rien arrangé « Ils ont profité de cette période pour établir un règlement de quatre pages sous prétexte de sécurité sanitaire », a confié le comte de Paris à nos confrères de L’Echo Républicain. « Ce document auquel je ne reconnais aucune valeur juridique n’est en fait qu’une série de mesures nous visant. Ils n’aiment pas ce que nous sommes le naturel et la liberté des enfants, Je crains surtout pour eux. Plus on déploie de l’énergie pour arranger les choses, plus cela se dégrade. »
Direction le sud
Valises bouclées, direction le Sud pour de nouvelles aventures temporaires, promet le prince. « Ce n’est ni un exil ni une fuite. Je mets simplement ma famille à l’abri le temps d’assainir la situation », dit-il. Jean d’Orléans estime que son devoir est d’être à Dreux pour veiller sur le domaine où reposent les défunts de la famille d’Orléans et rester proche des Drouais. La fondation Saint-Louis ne souhaite pas communiquer car, dit-elle, “Il s’agit d’une affaire privée” dans laquelle l’État a cependant le pouvoir d’intervenir pour un arrangement que Stéphane Bern , membre du conseil d’administration souhaite. On ne peut pas attaquer notre président d’honneur de cette façon. C’est un manque de respect vis-à-vis de son père et de son grand-père. Il ne faut pas oublier que la fondation existe par la volonté de ce dernier. Il est tout de même paradoxal de s’en prendre à la famille d’Orléans quand on appartient à une fondation dont le but est justement d’en défendre l’héritage ».
F.C.
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