Qui a dit que les parallèles ne se rencontrent jamais ? L’histoire qui suit montre le contraire. Ou plutôt les histoires, qui sont ici contées par les actrices principales, Annie Vuong, présidente de l’Association APF France Handicap Loiret, et Marianne Kersaudy, responsable de l’agence de communication Think ad à Orléans.
Marianne Keraudy (Think ad) et Annie Vuong (APF France handicap) ©AC Chapuis
La première histoire est celle d’une association qui regroupe des personnes en situation de handicap, qui déploie des trésors d’énergie pour sortir celles-ci de l’isolement et qui se heurte à des problèmes de financement pour obtenir un minibus.
Par ailleurs, c’est l’histoire d’une entreprise dans laquelle salariés et direction, au-delà du travail quotidien avec des clients pour développer leur site, leur publicité commerciale ou leurs brochures, cherchent à mettre en sens leur travail, à développer les ressources humaines.
Deux mondes qu’apparemment tout oppose, dans les fonctionnements sociaux habituels.
Ouvertures, rencontres et relations humaines
Marianne Kersaudy, responsable stratégie/communication de l’agence Think ad et par ailleurs adhérente au Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) décide d’« expérimenter la rencontre avec des personnes en difficulté ». La communication, pour elle, est synonyme d’ouverture, de rencontre et de relations humaines. Elle sait que la vie de l’entreprise peut prendre d’autres dimensions voire d’autres chemins que ceux de la stricte logique commerciale.
Le déclic se fait lors d’un stage de formation, organisé avec Inter Cité. Valides et handicapés se retrouvent pour une journée et partagent des activités communes : création artistique le matin, expérimentation de parcours urbain l’après-midi.
Annie Vuong participe à cette journée. Elle voit d’emblée l’opportunité de s’associer au savoir-faire de l’entreprise de com’, mais elle est loin de se douter que les apports vont aller plus loin et dans la réciprocité. La magie de la rencontre s’opère. Les participants sont ravis de leur journée. Rien de tel que le « faire ensemble » pour tomber les idées reçues sur le handicap, pour voir les personnes avant leurs difficultés, pour oublier les fauteuils roulants et partager de « franches rigolades » et « super moments de convivialité. »
Le projet « Sam’transporte »
Le projet découle de soi alors. Bien sûr, chacun remonte les manches, prépare les dossiers, affine les budgets, repère les cibles. L’agence de com’ met bénévolement ses moyens au service du projet, y compris en dégageant du temps pour les salariés qui s’impliquent dans la réalisation. L’association France Handicap apporte son repérage des besoins, mais aussi sa connaissance des institutions, partenaires, réseaux.
Le ton est donné et les deux organismes se rencontrent vite sur le mode de l’humour, que chacun partage et préconise. Les supports de communication fonctionnent, les partenaires sollicités répondent présents « des projets comme celui-ci, j’aimerais en voir tous les jours », s’entend dire Marianne Kersaudy par un chef d’entreprise. « Ça crédibilise le projet », renchérit Annie Vuong.
Et de fil en aiguille, la somme initiale de 45 000 euros est trouvée assez rapidement. Alors, l’association ose viser plus haut, pour un minibus avec options et une capacité de quatre places en fauteuil au lieu des trois visées initialement, à hauteur de 60 000 euros.
Sam’transporte, La rencontre entre salariés et personnes handicapées : qui est qui ? Photo APF
Aujourd’hui, outre les 10 000 euros qui restent à trouver, l’histoire se poursuit, dans la rencontre et l’apport que chacun peut tirer de cette aventure d’un jour qui va se poursuivre…longtemps ! Longtemps par la trace qu’elle laisse chez les acteurs du projet, et, au-delà, dans les avancées que de telles initiatives peuvent générer.
À l’époque des barrières sanitaires renforcées, ce sont les barrières de la méconnaissance qui tombent !
Gageons que ces « gouttes d’eaux » sont de celles qui font avancer les représentations et bousculent les obstacles entre deux mondes, celui des valides et celui du handicap, pour le plus grand enrichissement des deux !
Anne-Cécile Chapuis
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Photo de Une : Sam’transporte, Sam ressemblerait à ce minibus. Photo APF